Grève, ouverture de lignes, Afrique, situation financière... Nous avons fait un point complet sur Corsair avec Pascal de Izaguirre - DR
TourMaG.com - Si jamais le projet des Réunionnais est maintenu, Air Austral souhaite que le dossier de la joint-venture avec Corsair soit repris. Est-ce une éventualité ?
Pascal de Izaguirre : J'y suis très favorable.
Pour tout vous dire, j'avais proposé à Air Austral ce projet de joint-venture. Après tout cela doit être soumis aux autorités de la concurrence, c'est un processus très complexe. Il ne suffit pas de décréter ou de dire publiquement que nous souhaitons faire une coopération commerciale.
Dans cette hypothèse, nous devons voir les conditions dictées par cette entité.
TourMaG.com - D'après nos informations, l'Autorité de la Concurrence avait retoqué le projet de joint-venture une première fois...
Pascal de Izaguirre : C'est assez complexe, car soit vous examinez sous l'angle de l'entente, soit celui de la concentration. Je ne vais pas entrer trop dans les détails, car c'est un sujet très complexe.
En tout état de cause, nous ne sommes pas allés jusqu'au bout de la démarche, puisque l'Etat a privilégié le scénario du rapprochement capitalistique. Nous nous sommes tous mis à travailler sur ce projet.
Pascal de Izaguirre : J'y suis très favorable.
Pour tout vous dire, j'avais proposé à Air Austral ce projet de joint-venture. Après tout cela doit être soumis aux autorités de la concurrence, c'est un processus très complexe. Il ne suffit pas de décréter ou de dire publiquement que nous souhaitons faire une coopération commerciale.
Dans cette hypothèse, nous devons voir les conditions dictées par cette entité.
TourMaG.com - D'après nos informations, l'Autorité de la Concurrence avait retoqué le projet de joint-venture une première fois...
Pascal de Izaguirre : C'est assez complexe, car soit vous examinez sous l'angle de l'entente, soit celui de la concentration. Je ne vais pas entrer trop dans les détails, car c'est un sujet très complexe.
En tout état de cause, nous ne sommes pas allés jusqu'au bout de la démarche, puisque l'Etat a privilégié le scénario du rapprochement capitalistique. Nous nous sommes tous mis à travailler sur ce projet.
"Il n'y a aucune urgence financière chez Corsair !"
TourMaG.com - Il reste un mois et demi pour clore ce projet de fusion. Du côté de Corsair est-ce qu'il y a une urgence de fusion et de trouver de l'argent ?
Pascal de Izaguirre : Il n'y a aucune urgence financière.
Nous avons fait l'objet d'un plan de restructuration fin 2020. Notre trésorerie est tout à fait satisfaisante. De notre côté, je le répète, il n'y a aucune urgence.
Malgré la crise, nous avons continué à moderniser note flotte, avec 4 Airbus A330neo. Nous allons recevoir le 5e, le 19 mai à Toulouse. Nous finalisons la commande de 4 A330neo supplémentaires.
Cela démontre que nous n'avons pas de problème de financement. Nous sommes sur notre lancée. Si nous devons rester seul, nous continuerons sur notre plan, même si la consolidation a plus de sens.
Cela nous donnera de la puissance sur le marché, par rapport à l'écosystème..
TourMaG.com - Vous avez malgré tout l'Afrique dans votre ligne de mire...
Pascal de Izaguirre : Nous n'avons pas besoin de la fusion et d'Air Austral pour ça.
Nous sommes sur Abidjan, cet été nous ouvrons Bamako et nous espérons à partir de l'année prochaine, augmenter la période d'exploitation.
Je travaille sur des ouvertures de nouvelles lignes en Afrique. Mais que l'opération avec Air Austral se fasse ou pas, si nous identifions des opportunités en Afrique, nous en profiterons. Nous continuerons à travailler ce pilier africain qui fait partie de notre stratégie de développement, quoi qu'il arrive.
Tout ce que nous avons pris comme dispositions pour ouvrir la province vers les Antilles, la Réunion, développer Punta Cana, cela ne sera pas affecté si l'opération se fait ou pas. Nous poursuivons notre fil rouge.
Il n'y a aucune situation critique, ce serait juste un plus confortable par rapport à la situation actuelle.
Pascal de Izaguirre : Il n'y a aucune urgence financière.
Nous avons fait l'objet d'un plan de restructuration fin 2020. Notre trésorerie est tout à fait satisfaisante. De notre côté, je le répète, il n'y a aucune urgence.
Malgré la crise, nous avons continué à moderniser note flotte, avec 4 Airbus A330neo. Nous allons recevoir le 5e, le 19 mai à Toulouse. Nous finalisons la commande de 4 A330neo supplémentaires.
Cela démontre que nous n'avons pas de problème de financement. Nous sommes sur notre lancée. Si nous devons rester seul, nous continuerons sur notre plan, même si la consolidation a plus de sens.
Cela nous donnera de la puissance sur le marché, par rapport à l'écosystème..
TourMaG.com - Vous avez malgré tout l'Afrique dans votre ligne de mire...
Pascal de Izaguirre : Nous n'avons pas besoin de la fusion et d'Air Austral pour ça.
Nous sommes sur Abidjan, cet été nous ouvrons Bamako et nous espérons à partir de l'année prochaine, augmenter la période d'exploitation.
Je travaille sur des ouvertures de nouvelles lignes en Afrique. Mais que l'opération avec Air Austral se fasse ou pas, si nous identifions des opportunités en Afrique, nous en profiterons. Nous continuerons à travailler ce pilier africain qui fait partie de notre stratégie de développement, quoi qu'il arrive.
Tout ce que nous avons pris comme dispositions pour ouvrir la province vers les Antilles, la Réunion, développer Punta Cana, cela ne sera pas affecté si l'opération se fait ou pas. Nous poursuivons notre fil rouge.
Il n'y a aucune situation critique, ce serait juste un plus confortable par rapport à la situation actuelle.
"Nous allons recommencer l'hiver prochain les vols depuis la province"
TourMaG.com - Quel bilan tirez-vous de ces vols de province ?
Pascal de Izaguirre : cela s'est tellement bien passé que nous allons recommencer l'hiver prochain. Nous pensons qu'il y a un créneau intéressant.
Il existe très peu de vols long-courriers sur les aéroports de province, par exemple à Bordeaux l'hiver, nous sommes le seul vol long-courrier, Nantes aussi. C'est une réelle opportunité.
Nous les avons ouverts dans une situation sociale critique dans les Antilles, nous pensons que ça va mieux marcher l'hiver prochain. Autre motif de satisfaction, c'est le Lyon-Marseille-Réunion qui marche remarquablement bien.
C'est pratiquement la ligne qui marche le mieux. Avant d'augmenter les fréquences sur cette liaison, nous voulons surtout arriver à totale maturité sur ces deux vols par semaine.
Dans l'aérien la surcapacité coûte très cher et très vite.
TourMaG.com - La surcapacité ne coûte pas cher pour tous les acteurs, suivez mon regard...
Pascal de Izaguirre : Chacun sa situation (rires, ndlr).
Sur un marché, de la surcapacité est destructrice pour toutes les compagnies aériennes présentes. Cela entraîne une tension à la baisse sur les prix et diminue le coefficient de remplissage.
Nous plaidons pour une moindre intensité concurrentielle. Quand vous voyez le prix moyen des vols sur les Antilles et la Réunion, celui-ci est bien plus bas que la plupart des autres lignes internationales, donc la concurrence est très forte.
Nous sortons d'une période de crise, le trafic a bien diminué.
Pascal de Izaguirre : cela s'est tellement bien passé que nous allons recommencer l'hiver prochain. Nous pensons qu'il y a un créneau intéressant.
Il existe très peu de vols long-courriers sur les aéroports de province, par exemple à Bordeaux l'hiver, nous sommes le seul vol long-courrier, Nantes aussi. C'est une réelle opportunité.
Nous les avons ouverts dans une situation sociale critique dans les Antilles, nous pensons que ça va mieux marcher l'hiver prochain. Autre motif de satisfaction, c'est le Lyon-Marseille-Réunion qui marche remarquablement bien.
C'est pratiquement la ligne qui marche le mieux. Avant d'augmenter les fréquences sur cette liaison, nous voulons surtout arriver à totale maturité sur ces deux vols par semaine.
Dans l'aérien la surcapacité coûte très cher et très vite.
TourMaG.com - La surcapacité ne coûte pas cher pour tous les acteurs, suivez mon regard...
Pascal de Izaguirre : Chacun sa situation (rires, ndlr).
Sur un marché, de la surcapacité est destructrice pour toutes les compagnies aériennes présentes. Cela entraîne une tension à la baisse sur les prix et diminue le coefficient de remplissage.
Nous plaidons pour une moindre intensité concurrentielle. Quand vous voyez le prix moyen des vols sur les Antilles et la Réunion, celui-ci est bien plus bas que la plupart des autres lignes internationales, donc la concurrence est très forte.
Nous sortons d'une période de crise, le trafic a bien diminué.
Grève Corsair : "Je plaide l'apaisement et la raison"
TourMaG.com - En décembre 2021, Corsair et Air Austral ont adressé une lettre Jean-Baptiste Djebbari, le ministre des Transports, concernant la trop forte hausse de capacité d'Air France. Allez-vous revenir au créneau une fois le futur gouvernement connu ?
Pascal de Izaguirre : Nous verrons ça. Air France explique que cette redistribution des sièges provient de la fermeture des lignes long-courriers, provoquées par la pandémie. Le Covid, nous en sortons.
La situation devient de plus en plus normale sur beaucoup de destinations, donc nous espérons un réajustement des capacités, en conséquences. Ce comportement est excessif et totalement décorrélé de l'évolution naturelle du trafic, c'est déstabilisant.
TourMaG.com - Vous craignez que la compagnie nationale déstabilise trop fortement ses concurrentes ?
Pascal de Izaguirre : Je ne pense pas que ce soit une stratégie volontaire et déterminée d'Air France.
Ils ont peut-être un problème d'allocation de leurs capacités, mais ils doivent comprendre que ce comportement est déstabilisant sur certains marchés. J'espère que tout le monde reviendra à la raison.
TourMaG.com - Depuis 15 jours, les PNC de Corsair sont entrés en grève. Où en êtes-vous des discussions avec les syndicats ? D'après nos informations, les avancées ne sont pas flagrantes et chacun campe sur ses positions...
Pascal de Izaguirre : Je les ai vus sept fois en très peu de temps et je suis en contact régulier avec eux.
Je constate qu'il y a eu un week-end de grève, et lors des deux suivants, rien ne s'est passé. Le climat social s'est apaisé. Cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas de discussions entre nous. Je plaide l'apaisement et la raison.
Ma porte est ouverte en permanence et je suis disponible pour discuter à tout moment. Je comprends les problèmes de nos salariés par rapport à l'inflation, arrivant après les concessions très importantes consenties par les PNC fin 2020 pour sauver la compagnie.
Je ne suis pas sourd à la réalité économique de nos salariés.
Nous sommes prêts à faire des choses, pour les aider. Nous devons trouver un point d'équilibre raisonnable pour chacun et qui ne compromette pas les équilibres économiques de la compagnie. Nous ne pouvons pas distribuer de l'argent que nous n'avons pas.
Je suis optimiste et j'espère que la raison va l'emporter.
Pascal de Izaguirre : Nous verrons ça. Air France explique que cette redistribution des sièges provient de la fermeture des lignes long-courriers, provoquées par la pandémie. Le Covid, nous en sortons.
La situation devient de plus en plus normale sur beaucoup de destinations, donc nous espérons un réajustement des capacités, en conséquences. Ce comportement est excessif et totalement décorrélé de l'évolution naturelle du trafic, c'est déstabilisant.
TourMaG.com - Vous craignez que la compagnie nationale déstabilise trop fortement ses concurrentes ?
Pascal de Izaguirre : Je ne pense pas que ce soit une stratégie volontaire et déterminée d'Air France.
Ils ont peut-être un problème d'allocation de leurs capacités, mais ils doivent comprendre que ce comportement est déstabilisant sur certains marchés. J'espère que tout le monde reviendra à la raison.
TourMaG.com - Depuis 15 jours, les PNC de Corsair sont entrés en grève. Où en êtes-vous des discussions avec les syndicats ? D'après nos informations, les avancées ne sont pas flagrantes et chacun campe sur ses positions...
Pascal de Izaguirre : Je les ai vus sept fois en très peu de temps et je suis en contact régulier avec eux.
Je constate qu'il y a eu un week-end de grève, et lors des deux suivants, rien ne s'est passé. Le climat social s'est apaisé. Cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas de discussions entre nous. Je plaide l'apaisement et la raison.
Ma porte est ouverte en permanence et je suis disponible pour discuter à tout moment. Je comprends les problèmes de nos salariés par rapport à l'inflation, arrivant après les concessions très importantes consenties par les PNC fin 2020 pour sauver la compagnie.
Je ne suis pas sourd à la réalité économique de nos salariés.
Nous sommes prêts à faire des choses, pour les aider. Nous devons trouver un point d'équilibre raisonnable pour chacun et qui ne compromette pas les équilibres économiques de la compagnie. Nous ne pouvons pas distribuer de l'argent que nous n'avons pas.
Je suis optimiste et j'espère que la raison va l'emporter.
"Les tensions sociales ne sont pas l'apanage de l'aérien, c'est plutôt généralisé"
TourMaG.com - Comment expliquez les tensions sociales dans l'aérien ?
Pascal de Izaguirre : Tout d'abord, la résurgence de l'inflation est réelle.
La guerre ukrainienne a un impact direct sur la hausse des prix. Il faut aussi reconnaître que la campagne présidentielle a été centrée sur la question du pouvoir d'achat. Le contexte politique est focus sur ces questions.
Les tensions sociales ne sont pas l'apanage de l'aérien, c'est plutôt généralisé.
Pascal de Izaguirre : Tout d'abord, la résurgence de l'inflation est réelle.
La guerre ukrainienne a un impact direct sur la hausse des prix. Il faut aussi reconnaître que la campagne présidentielle a été centrée sur la question du pouvoir d'achat. Le contexte politique est focus sur ces questions.
Les tensions sociales ne sont pas l'apanage de l'aérien, c'est plutôt généralisé.
Pascal de Izaguire répond à la rumeur de la FNAM
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TourMaG.com - Des rumeurs de plus en plus insistantes vous voient à la présidence de la FNAM...
Pascal de Izaguirre : Vous savez, je ne brigue rien.
Je suis suffisamment occupé avec Corsair. Il y a un président actuellement et reste à savoir s'il se représente ou pas. Au-delà de la concurrence entre les acteurs de la FNAM, nous avons des intérêts communs où nous nous rejoignons.
Je pense que nous avons intérêt à défendre de façon ferme nos prises de positions. Malgré la concurrence ente compagnies, nous avons beaucoup de problématiques communes.
Notre intérêt est de faire entendre notre voix, sur les questions de développement durable, économiques, l'impact de la crise Covid et ukrainienne. J'ai toujours cru très fortement dans le rôle et la nécessité d'avoir des fédérations professionnelles puissantes.
TourMaG.com - C'est un peu le discours d'un candidat à la présidence...
Pascal de Izaguirre : Non du tout. Par le passé j'étais au SCARA et j'ai voulu aller à la FNAM, alors qu'il y avait le groupe Air France.
La présence de la compagnie nationale est une bonne chose. Ce n'est pas le discours d'un candidat, mais d'une personne reconnaissante de l'intérêt d'une telle caisse de résonnance.
Pascal de Izaguirre : Vous savez, je ne brigue rien.
Je suis suffisamment occupé avec Corsair. Il y a un président actuellement et reste à savoir s'il se représente ou pas. Au-delà de la concurrence entre les acteurs de la FNAM, nous avons des intérêts communs où nous nous rejoignons.
Je pense que nous avons intérêt à défendre de façon ferme nos prises de positions. Malgré la concurrence ente compagnies, nous avons beaucoup de problématiques communes.
Notre intérêt est de faire entendre notre voix, sur les questions de développement durable, économiques, l'impact de la crise Covid et ukrainienne. J'ai toujours cru très fortement dans le rôle et la nécessité d'avoir des fédérations professionnelles puissantes.
TourMaG.com - C'est un peu le discours d'un candidat à la présidence...
Pascal de Izaguirre : Non du tout. Par le passé j'étais au SCARA et j'ai voulu aller à la FNAM, alors qu'il y avait le groupe Air France.
La présence de la compagnie nationale est une bonne chose. Ce n'est pas le discours d'un candidat, mais d'une personne reconnaissante de l'intérêt d'une telle caisse de résonnance.