Pénurie de carburant : quelles conséquences sur le voyage ? 🔑

Les files d'attente aux stations services ne vont pas se réduire ce mercredi.

En effet, la grève se poursuit dans les raffineries en France. La CGT a annoncé la reconduction de la mobilisation chez TotalEnergies. Idem du côté d'Esso-ExxonMobil de Port-Jérôme en Seine-Maritime.

Pour éviter les pénuries, le gouvernement a annoncé des réquisitions de personnel pour débloquer les dépôts de carburants du groupe Esso-ExxonMobil. Il pourrait en être de même chez TotalEnergies.

En attendant, difficile de trouver du carburant. Cette pénurie pourrait-elle avoir des conséquences pour les acteurs du tourisme et du voyage ?

Les entreprises de transport de passagers font notamment face à des difficultés. "Pour l'instant nos voyages partent", nous confirme un autocariste qui souhaite rester anonyme, "mais il ne faut pas que cela dure éternellement. Nous avons été ravitaillés mais à des prix dingues !"

De son côté, Pierrick Burban, PDG d'Autocars Menguy-Burban, est inquiet pour la fin de semaine : "La situation devient très compliquée sur la région parisienne pour le transport scolaire, le transport d'ouvriers et le tourisme de proximité.

C'est aussi une problématique pour les chauffeurs qui viennent travailler avec leur véhicule personnel. Et le conflit s'étend aussi dans le 44... Il faudrait vraiment que l'Etat intervienne."

Les longs séjours eux partent. "Les chauffeurs font le plein sur les autoroutes où c'est encore possible", précise Pierrick Burban qui reste préoccupé : "la vraie problématique ce sera pour la fin de cette semaine".

De son côté, la FNTV (Fédération nationale du transport de voyageurs) a alerté également le gouvernement que certaines activités étaient déjà à l'arrêt. "Nos entreprises éprouvent de grandes difficultés d’approvisionnement en carburants, notamment dans les Hauts-de-France, l'Ile-de-France, le Grand Est et la Normandie", explique Ingrid Mareschal, déléguée générale de la FNTV.

"Certains réseaux et services scolaires sont déjà à l’arrêt et d’autres le seront demain faute de livraison de carburant, leurs stocks étant à zéro ou avec un ou deux jours d’autonomie, parfois sans visibilité de la part de leurs fournisseurs sur la prochaine date de livraison.

Nous faisons un point quotidien avec le Ministère des Transports depuis vendredi pour tenter de favoriser l’approvisionnement des cuves des professionnels du transport public et du transport scolaire.

Nos entreprises effectuant des lignes Flixbus sont donc forcément impactées par cette situation ainsi que les activités de transport touristique et occasionnel."

Face à la pénurie de carburant qui se répand en France, FlixBus justement demande aux autorités d’apporter des garanties d’approvisionnement aux transporteurs réguliers de voyageurs.

"La pénurie de carburants nous touche forcément, même si les difficultés opérationnelles restent aujourd’hui encore limitées. Nous sommes bien sûr conscients que les secteurs de première nécessité doivent rester prioritaires dans les mesures qui seront prises pour lutter contre la pénurie actuelle, indique Yvan Lefranc-Morin, directeur régional FlixBus.

Néanmoins, pour nos passagers et nos partenaires, nous souhaitons attirer l’attention des autorités sur la nécessité d’assurer une continuité de l’approvisionnement en carburant pour les transporteurs réguliers de voyageurs comme FlixBus."

Autre secteur qui pourrait être impacté : celui des loueurs des voitures.

Pour l'heure, chez EuropCar Mobility Group, l'activité tient le coup. "Pour le moment nous ne constatons pas d'énormes baisses d'activité, nous notons juste un renchérissement des véhicules électriques de quelques points. Pour l'instant, l'activité tient !", précise Cédric Douls, directeur commerce et Marketing France d'EuropCar.

Pierre Feisthauer, chargé de développement chez Carigami, n'observe pas non plus de baisse de réservations : "il n'y a pas de baisse, mais le niveau actuel pour les prises de commandes est extrêmement bas".

Les taxis ont demandé quant à eux à "être prioritaires sur les stations-service" car ils "font partie intégrante de la chaîne de soin", a réclamé le porte-parole de la Fédération nationale du taxi (FNDT), Gilles Alonso sur France Info.

Le Ministère de la Transition Ecologique a "explicitement demandé aux Préfets d'intégrer les taxis conventionnés dans les dispositifs de priorisations", précise un communiqué de la FNDT, mais seuls les taxis conventionnés pourront bénéficier de ce statut.

Sans carburant, difficile de rejoindre son lieu de vacances.

Mais pour l'heure, les hébergeurs ne constatent aucun affolement de la part des clients. Chez Gîtes de France, il n'y a aucune demandes d'annulations, ni de report. "Nous avons très peu d'appels entrants concernant ce sujet", nous assure un porte-parole.

La saison s'annonce "a priori" non impactée non plus chez Logis Hotels : "pour l’instant pas de taux d’annulation hors norme et pas de frein sur la dynamique de croissance observée sur la rentrée et l’arrière-saison."

Idem du côté de VVF : "Cette grève n'a pas d'impact, cela n'influence pas les réservations sur la Toussaint. Ce sujet n'a pas été relevé par notre service clients", ajoute Stéphane Le Bihan, directeur général de VVF.

Pas de sujet non plus du côté de The Originals, Human Hotels & Resorts. "Je suis actuellement en tournée chez nos hôteliers et cela n'est pas une préoccupation qui est remontée.

Toutefois je reste prudente, le corporate représente 75% de notre activité et cela pourrait évoluer en fonction de la situation", précise Elisabeth Sirou, directrice des ventes E-distribution et Corporate du groupement hôtelier.