Le port de Marseille profite d'un report des passagers vers la Méditerranée en raison de la cherté des billets d'avion @MSC
TourMag.Com – La reprise de la croisière se traduit-elle dans vos chiffres ?
Pierre Pelissier L'activité est en effet largement repartie. En 2019, nous avions fait voyager quelque 160.000 mille passagers contre 240.000 en 2023.
Nous avons réalisé l’année un chiffre d’affaires de 266 millions d’euros, une centaine de millions pour le marché français. Dans l’ensemble, tous les armateurs ont fait une bonne année en 2023.
C’est une croissance Cruiseline, et non une croissance de marché. En France, en 2023, la croissance devrait être légère par rapport aux 545.000 passagers enregistrés en 2019, on devrait être un petit peu au-dessus.
C’est sur le marché français que nous avons le plus de volume mais c’est aussi sur celui où nous faisons le moins de croissance. Parce que nous sommes le plus « gros » mais, aussi, parce que c’est un marché d’offres.
Si vous n’avez pas plus de navires, vous ne nous pouvez pas croître. La capacité en France est principalement allouée par les armateurs MSC ou Costa. Les autres sont loin derrière. Et les taux de remplissage sont proches de 100%.
Carnival a ainsi récupéré des navires Costa pour répondre aux besoins de la demande américaine qui est très très forte. Sans bateaux, on ne peut pas faire grandir le marché.
Pierre Pelissier L'activité est en effet largement repartie. En 2019, nous avions fait voyager quelque 160.000 mille passagers contre 240.000 en 2023.
Nous avons réalisé l’année un chiffre d’affaires de 266 millions d’euros, une centaine de millions pour le marché français. Dans l’ensemble, tous les armateurs ont fait une bonne année en 2023.
C’est une croissance Cruiseline, et non une croissance de marché. En France, en 2023, la croissance devrait être légère par rapport aux 545.000 passagers enregistrés en 2019, on devrait être un petit peu au-dessus.
C’est sur le marché français que nous avons le plus de volume mais c’est aussi sur celui où nous faisons le moins de croissance. Parce que nous sommes le plus « gros » mais, aussi, parce que c’est un marché d’offres.
Si vous n’avez pas plus de navires, vous ne nous pouvez pas croître. La capacité en France est principalement allouée par les armateurs MSC ou Costa. Les autres sont loin derrière. Et les taux de remplissage sont proches de 100%.
Carnival a ainsi récupéré des navires Costa pour répondre aux besoins de la demande américaine qui est très très forte. Sans bateaux, on ne peut pas faire grandir le marché.
Croisière : "On connait les bateaux, on les visite"
Pierre Pelissier souligne que les capacité allouées au marché français par les armateurs n'ont augmenté que très légèrement depuis 2019.
TourMag.Com - Comment expliquer cette surperformance de Cruiseline ?
Pierre Pélissier : Déjà , le marché est aujourd'hui structuré différemment : les ventes directes et les agences en ligne ont pris des parts de marché. Les agences de voyages traditionnelles se concentrent beaucoup plus sur le « Travel », leur cœur de métier.
C’est un marché qui est méconnu, on comprend mal les différences qui existent entre les navires. Comment faire la différence entre un MSC, un Celebrity, un Norwegian Cruise…
C’est pour cela que l’on existe, on connait les bateaux, on les visite. On va pouvoir conseiller le client : si vous voulez voyager avec telle compagnie, tel bateau et telle période, voilà ce que vous allez trouver. Et si vous voulez autre chose, on peut vous conseiller tel ou tel produit.
Pierre Pélissier : Déjà , le marché est aujourd'hui structuré différemment : les ventes directes et les agences en ligne ont pris des parts de marché. Les agences de voyages traditionnelles se concentrent beaucoup plus sur le « Travel », leur cœur de métier.
C’est un marché qui est méconnu, on comprend mal les différences qui existent entre les navires. Comment faire la différence entre un MSC, un Celebrity, un Norwegian Cruise…
C’est pour cela que l’on existe, on connait les bateaux, on les visite. On va pouvoir conseiller le client : si vous voulez voyager avec telle compagnie, tel bateau et telle période, voilà ce que vous allez trouver. Et si vous voulez autre chose, on peut vous conseiller tel ou tel produit.
Les prix des vols favorisent la Méditerranée
TourMag.Com : L’arrivée de nouveaux bateaux et la communication qui l’entoure devrait aussi favoriser le secteur ?
Pierre Pelissier : Beaucoup de bateaux ont été livrés lors de la période Covid. Ils sont tous opérationnels depuis l’année dernière.
L’industrie est condamnée à en construire de nouveaux, parce qu’ils sont attractifs pour les clients et parce qu’ils sont beaucoup plus vertueux, c’est un critère important dans les années qui viennent.
Tous les armateurs, tels MSC ou Royal Caribbean, le font vite et bien.
TourMag.Com : A-t-on assisté à un changement de comportement des clients à la suite de la crise sanitaire ?
Pierre Pelissier : Clairement. Les clients favorisent un départ en Méditerranée plus proche de chez eux. En raison du prix des vols, moins à l'autre bout du monde. En 2023, nous avons vendu 60 % de Méditerranée et 23 % de Caraïbes. En 2019, c’était 48% pour la Méditerranée, 19% pour les Caraïbes. C’est la part « reste du monde » qui a donc sensiblement baissé.
Pierre Pelissier : Beaucoup de bateaux ont été livrés lors de la période Covid. Ils sont tous opérationnels depuis l’année dernière.
L’industrie est condamnée à en construire de nouveaux, parce qu’ils sont attractifs pour les clients et parce qu’ils sont beaucoup plus vertueux, c’est un critère important dans les années qui viennent.
Tous les armateurs, tels MSC ou Royal Caribbean, le font vite et bien.
TourMag.Com : A-t-on assisté à un changement de comportement des clients à la suite de la crise sanitaire ?
Pierre Pelissier : Clairement. Les clients favorisent un départ en Méditerranée plus proche de chez eux. En raison du prix des vols, moins à l'autre bout du monde. En 2023, nous avons vendu 60 % de Méditerranée et 23 % de Caraïbes. En 2019, c’était 48% pour la Méditerranée, 19% pour les Caraïbes. C’est la part « reste du monde » qui a donc sensiblement baissé.
Pierre Pelissier : "le stigmate que l’on met sur la croisière est très facile"
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TourMag.Com - L’avènement de l’Icon of the Seas a fait couler beaucoup d’encre autour de son empreinte écologique. Comment y répondre ?
Pierre Pelissier : Son bilan carbone par passager est bien inférieur à celui des autres bateaux. Il fonctionne au GNL, il traite la totalité de ses eaux usées, il optimise la gestion des déchets à bord, tous les luminaires sont avec des LED, les zones thématisées sont plus petites pour réduire la climatisation, l'eau qui est consommée à bord a été dessalée.
Oui, c’est un gros bateau mais nous sommes sur une trajectoire positive en termes de décarbonation. L’Icon of The Seas, d’ailleurs, est archiplein.
Notre responsabilité, en tant que professionnel de la croisière, est de proposer les produits les plus vertueux, ce n’est pas au client de se poser la question du bilan carbone. A nous de faire tous les efforts possibles pour le réduire. On les informe sur les initiatives prises par les armateurs pour réduire leur impact à bord.
Nous avons fait réaliser une étude par un cabinet spécialisé : le bilan carbone d'un Paris-Athènes (AR) en avion avec une semaine d'hôtel en Grèce, c’est 370 kilos de CO2 par personne. Le bilan d’un Marseille-Paris (AR) en train, suivi d’une semaine de croisière, c’est 320 kilos. Un Paris-Cancùn (AR), une semaine d’hôtel, c’est 1.400 kilos.
Le stigmate que l’on met sur la croisière est très facile mais ne sert à rien. C’est toute l’industrie du tourisme qui doit se poser la question de la réduction de l’impact. On espère aussi que le produit croisière va pouvoir bientôt s’appuyer sur des bateaux net zéro. On peut citer l’Orient Express Silenseas d'Accor qui doit être livré en 2026.
De nombreuses solutions sont à l'étude pour réduire l'impact carbone des navires. 70 % de la flotte de navires peut se connecter à quai. D’ici 2027, les ports en Méditerranée seront presque tous équipés. Et, dans les bateaux, il y a de la place pour installer des technologies encombrantes comme une pile combustible à hydrogène.
Pierre Pelissier : Son bilan carbone par passager est bien inférieur à celui des autres bateaux. Il fonctionne au GNL, il traite la totalité de ses eaux usées, il optimise la gestion des déchets à bord, tous les luminaires sont avec des LED, les zones thématisées sont plus petites pour réduire la climatisation, l'eau qui est consommée à bord a été dessalée.
Oui, c’est un gros bateau mais nous sommes sur une trajectoire positive en termes de décarbonation. L’Icon of The Seas, d’ailleurs, est archiplein.
Notre responsabilité, en tant que professionnel de la croisière, est de proposer les produits les plus vertueux, ce n’est pas au client de se poser la question du bilan carbone. A nous de faire tous les efforts possibles pour le réduire. On les informe sur les initiatives prises par les armateurs pour réduire leur impact à bord.
Nous avons fait réaliser une étude par un cabinet spécialisé : le bilan carbone d'un Paris-Athènes (AR) en avion avec une semaine d'hôtel en Grèce, c’est 370 kilos de CO2 par personne. Le bilan d’un Marseille-Paris (AR) en train, suivi d’une semaine de croisière, c’est 320 kilos. Un Paris-Cancùn (AR), une semaine d’hôtel, c’est 1.400 kilos.
Le stigmate que l’on met sur la croisière est très facile mais ne sert à rien. C’est toute l’industrie du tourisme qui doit se poser la question de la réduction de l’impact. On espère aussi que le produit croisière va pouvoir bientôt s’appuyer sur des bateaux net zéro. On peut citer l’Orient Express Silenseas d'Accor qui doit être livré en 2026.
De nombreuses solutions sont à l'étude pour réduire l'impact carbone des navires. 70 % de la flotte de navires peut se connecter à quai. D’ici 2027, les ports en Méditerranée seront presque tous équipés. Et, dans les bateaux, il y a de la place pour installer des technologies encombrantes comme une pile combustible à hydrogène.