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Rebondir : Lisela offre une nouvelle opportunité à la 4e génération Kunegel 🔑

La création du réceptif donne une occasion à Mylène Vrtikapa de trouver sa place après avoir fait ses preuves


De retour dans l’entreprise familiale, après un début de carrière au Japon et en Corée du Sud, Mylène Vrtikapa, fille de Michelle Kunegel, a participé au lancement du réceptif Cap vers l’Est en Croatie. Mais l’appel de l’Alsace a été plus fort et c’est désormais aux commandes de Lisela, qu’elle a contribué à créer, qu’elle peut exprimer son talent et ses ambitions pour le réceptif.


Rédigé par le Mercredi 15 Juin 2022

Mylène Vrtikapa à la tête de Lisela, 4e génération Kunegel (©DR)
Mylène Vrtikapa à la tête de Lisela, 4e génération Kunegel (©DR)
Pour les autocaristes comme pour les agents de voyages, les deux années 2020 et 201 ont été des « annus horribilis » caractérisées par un quasi-arrêt de l’activité productive et des mois à remplir des formulaires d’annulations ou d’avoir.

« J’étais revenue en Alsace dès les premières mesures de confinement alors que je travaillais depuis trois ans en Croatie pour y développer notre réceptif local Cap vers l’Est», explique Mylène Vrtikapa.

« L’atmosphère était lourde et la prise de décision de créer Lisela, courant décembre 2021, a été un formidable ballon d’oxygène dans toute l’entreprise qui s’est remise à s’activer avec une énergie incroyable ».

Mylène souhaitait que ça bouge et pour le coup, ce fut un véritable tremblement qu’il a fallu mettre en musique toute une production latente mais peu organisée au niveau de l’entreprise LK Tours.

La représentante de la 4ème génération y a trouvé de quoi justifier son retour dans le giron familial, elle qui a pourtant longtemps pris des chemins de traverse.


D'abord savoir voler de ses propres ailes en se forgeant sa propre expérience

Un quartier traditionnel de Séoul, Corée du Sud (©DepositPhotos)
Un quartier traditionnel de Séoul, Corée du Sud (©DepositPhotos)
Ce n’est pas évident d’assumer une longue tradition familiale et d’intégrer une lignée entamée avec l’arrière-grand-père Kunegel, fondateur de l’entreprise en 1934.

« Toute mon enfance j’ai vu le travail que cela impliquait pour ma mère et mon oncle. J’ai passé des dimanches à remplir des carnets de voyage et je m’étais dit jamais je ne vais entrer dans ce métier trop exigeant », raconte Mylène Vrtikapa.

« Je suis donc partie sur des études de langues orientales que j’ai poursuivi en 3ème année au Japon. Mais j’y ai assez vite découvert que les perspectives étaient limitées et que, finalement, ce qui me plaisait dans la vie, ce sont les voyages et leur organisation ».

Le bon ver est dans le fruit et c’est avec un plaisir non dissimulé que Michelle Kunegel la voit revenir en France pour s’inscrire en Mastère de Tourisme à l’Escaet.

Diplômée, Mylène ne rompt pas avec l’Asie puisqu’elle part quatre ans en Corée du Sud pour un réceptif qui veut développer cette destination. « Je voulais faire mes preuves en dehors de l’entreprise familiale, connaître mes limites et mes capacités personnelles ».

Pour autant, l’éloignement de l’Alsace commence à lui peser et c’est avec enthousiasme qu’elle répond à la proposition d’un chef de produit de monter un réceptif en partenariat avec LK Tours sur les pays de l’Est et notamment la Croatie, où Mylène a aussi des attaches familiales.

A peine le temps de se replonger dans la vie de l’entreprise et l’atmosphère alsacienne pour préparer la création de Cap vers l’Est, que la jeune entrepreneuse repart s’installer à Dubrovnik pour diriger sur place les opérations du réceptif pendant près de trois ans.

Un parfait alignement des planètes, même en pleine pandémie

Dès le lancement les employés LK Tours ont été distribuer des flyers sur les marchés de Colmar (©CroMary)
Dès le lancement les employés LK Tours ont été distribuer des flyers sur les marchés de Colmar (©CroMary)
C’est le Covid 19 et toutes ses conséquences qui vont interrompre la période croate et lancer Mylène dans cette nouvelle aventure baptisée Lisela. Lisela, c’est le surnom familier que l’on donne aux jeunes filles en Alsace, encore un clin d’œil à l’équipe.

Créer une entreprise en pleine pandémie, était-ce la bonne idée ? De fait, à l’époque, la situation pouvait paraître désespérante, au vu de l’inactivité à laquelle elle condamnait bon nombre de professions.

Mylène, elle, y voit un bon alignement des étoiles : « j’avais envie de revenir en Alsace. J’avais fait la preuve que je pouvais monter une affaire depuis la base, de l’accompagner dans son développement. J’étais prête et l’entreprise LK en avait besoin ».

Le potentiel d’énergie réfrénée par l’immobilisme de la crise s’est vite révélé quand les premiers « week-ends de Lisela » sont sortis. Covid oblige, ils étaient uniquement réservables en ligne, mais encore fallait-il les faire connaître.

« Une quinzaine de personnes de LK Tours s’est portée volontaire pour aller distribuer les flyers sur les marchés. On avait retrouvé une vraie activité de voyages et tout le monde voulait y participer pour sortir de la morosité ambiante ».

Transformer les avoirs en vrais voyages et gagner de nouveaux clients

La Route des Vins en Alsace, un produit phare (©DepositPhotos)
La Route des Vins en Alsace, un produit phare (©DepositPhotos)
Le premier bénéfice de cette nouvelle offre Lisela a été de transformer les avoirs, en tout cas une bonne partie d’entre eux, en achat de prestations touristiques.

Les agences LK Tours ont retrouvé du passage avec ces clients fidèles prêts, finalement, à (re)découvrir leur région et au-delà puisque rapidement les week-ends ont couvert tout le Grand Est.

Le second bénéfice, et pas des moindres, a été d’ouvrir la porte à une nouvelle clientèle, elle-aussi désireuse de participer au tourisme de proximité, à la rencontre « authentique » et au partage d’expériences.

« Comme nous sommes distribués en ligne, nous avons eu des clients de l’Île-de-France, de la Champagne et des départements voisins. Cela nous a ouvert des perspectives intéressantes mais avec aussi des difficultés nouvelles », commente Mylène.

Victime un peu de son succès, Lisela doit faire face à la volonté des clients de partir vite et sans délai, de consommer leur coffret dans les jours qui suivent l’achat. « Nous n’avons pas de stock et il faut à chaque fois vérifier la disponibilité dans les hôtels et sur les activités. C’est un peu compliqué d’expliquer que les petites structures ne bloquent pas des dispos en attendant les clients ».

De la difficulté d'élargir les produits réceptifs à la distribution en agences

D’autres agences ont souhaité surfer sur cette tendance de la proximité et de l’expérience régionale en court-séjour. Mais là encore il n’est pas si facile de distribuer un produit réceptif en dehors de son propre réseau quand les marges sont restreintes.

« Nous ne pouvons pas recommissionner d’autres agences sur les produits qui sont calculés avec une marge raisonnable », explique Mylène Vrtikapa. « En revanche, nous pouvons utiliser la base du coffret week-end pour l’enrichir avec d’autres prestations, une autre nuitée, et dans ce cas-là, une agence autre que LK Tours peut commercialiser l’ensemble avec une commission. ».

Une autre bonne surprise pour Lisela, c’est l’apparition d’une clientèle d’Europe du Sud, qui a profité de l’ouverture de leurs frontières pour explorer de nouveaux territoires.

« Nous n’avions que très peu d’Espagnols et d’Italiens dans nos clients habituels et c’est un mouvement qui est nouveau pour nous. Il faut dire que la fermeture des marchés de Noël en Allemagne nous a bien aidé. Ces nationalités se sont reportées sur les marchés alsaciens. A nous de les conserver ».

L'avenir de Lisela est tourné vers l'international et davantage de sur-mesure

Des rencontres exclusives comme avec le micro-brasseur Bisaigüe à Kaysersberg (©B.C.)
Des rencontres exclusives comme avec le micro-brasseur Bisaigüe à Kaysersberg (©B.C.)
Si les week-ends de Lisela ont été un formidable produit d’appel pour lancer la marque et l’activité, Mylène et son équipe s’attachent désormais à travailler des offres plus complexes, toujours dans le même esprit de découverte.

« L’ouverture des frontières internationales nous met en contact avec des clients plus lointains qui veulent des propositions plus haut de gamme. Je prends exemple de ce groupe de Philippins autour d’une Chef célèbre dans son pays qui veut s’offrir un parcours gastronomique entre les étoilés du Grand Est ».

L’avenir du réceptif est davantage tourné vers le qualitatif autour des « pépites » que seules l’expérience et la réputation peuvent en permettre l’accès. La famille Kunegel a cultivé des relations de confiance avec des personnages, des personnalités, des sites qui ne s’ouvriront qu’à elle.

C’est là toute la force d’un ancrage et d’une crédibilité construite en 4 générations.

Comme le disait Winston Churchill, il ne faut jamais gâcher l’opportunité d’une bonne crise. Avec la création de Lisela, la famille Kunegel en fait la démonstration vivante et Mylène a trouvé sa place, légitimant son travail au-delà d’une simple succession.

D’ailleurs, le chemin n’est pas sans embûches ni virages à prendre. Mylène Vrtikapa garde son attachement à la culture asiatique et réalise tout le travail qui reste à faire pour développer la dimension internationale de Lisela.

Si l’Alsace est un carrefour, elle n’est pas non plus à l’écart des problèmes vécus ailleurs comme le recrutement du personnel, la disponibilité des autocars avec leur chauffeur, et surtout celle des guides qui parlent une autre langue que l’allemand ou l’anglais. Bref il y a du pain sur la planche et du kouglof à enfourner.

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