"les acteurs veulent aller plus loin dans leurs connaissances, pour avoir plus d'arguments pour mieux vendre des voyages responsables" selon Sylvie da Silva - Depositphotos @VectorMine
TourMaG.com - En août 2023, vous avez quitté Travelpro formations et lancé quasiment dans la foulée, votre cabinet de formation "enQuête2sens". Où en êtes-vous ?
Sylvie da Silva : J'ai créé l'entreprise début septembre, avec un réel démarrage de l'activité en octobre dernier.
Je n'ai pas voulu trop communiquer, pour me laisser le temps de me roder. Aujourd'hui l'entreprise tourne pas mal sur les axes que j'ai développés. L'ADN de l'entreprise repose sur l'humain et l'environnement.
J'ai obtenu la certification Qualiopi, permettant de financer les formations.
Je n'ai pas perdu de temps, je pense, mais il est vrai qu'il est plus facile d'être seul à bord. Les décisions sont plus rapides et je connais très bien le secteur.
Après, il n'est pas évident de se soustraire de neuf ans d'habitude, mais c'est une super expérience.
Maintenant, je peux dire ce que je veux, cela n'engage que moi. J'avais besoin de plus de liberté, autant au niveau professionnel que personnel.
Sylvie da Silva : J'ai créé l'entreprise début septembre, avec un réel démarrage de l'activité en octobre dernier.
Je n'ai pas voulu trop communiquer, pour me laisser le temps de me roder. Aujourd'hui l'entreprise tourne pas mal sur les axes que j'ai développés. L'ADN de l'entreprise repose sur l'humain et l'environnement.
J'ai obtenu la certification Qualiopi, permettant de financer les formations.
Je n'ai pas perdu de temps, je pense, mais il est vrai qu'il est plus facile d'être seul à bord. Les décisions sont plus rapides et je connais très bien le secteur.
Après, il n'est pas évident de se soustraire de neuf ans d'habitude, mais c'est une super expérience.
Maintenant, je peux dire ce que je veux, cela n'engage que moi. J'avais besoin de plus de liberté, autant au niveau professionnel que personnel.
"J'ai envie d'accompagner les acteurs du tourisme dans cette transition verte"
TourMaG.com - Pourquoi avoir quitté Travelpro Formations ?
Sylvie da Silva : Pour voir autre chose (rires, ndlr).
Je n'ai aucun grief particulier, si ce n'est le fait que je commençais à affirmer des valeurs fortes qui n'étaient pas toujours compatibles avec l'institution.
J'avais l'impression de ne pas pouvoir tout dire.
TourMaG.com - Vous vous avez pris des positions sur le tourisme durable. Elles n'étaient pas compatibles ?
Sylvie da Silva : oui, cela en fait partie.
J'ai envie d'accompagner les acteurs du tourisme dans cette transition verte, pour être un peu plus vertueux. L'objectif n'est pas d'arrêter de prendre l'avion, mais plutôt de les aider et les sensibiliser.
Dans ma nouvelle société, j'ai deux grands axes, l'un sur la formation et l'autre qui propose un accompagnement.
"enQuête2sens" est ouverte aux professionnels du tourisme, mais pas seulement, je voudrais l'ouvrir à d'autres secteurs.
Sylvie da Silva : Pour voir autre chose (rires, ndlr).
Je n'ai aucun grief particulier, si ce n'est le fait que je commençais à affirmer des valeurs fortes qui n'étaient pas toujours compatibles avec l'institution.
J'avais l'impression de ne pas pouvoir tout dire.
TourMaG.com - Vous vous avez pris des positions sur le tourisme durable. Elles n'étaient pas compatibles ?
Sylvie da Silva : oui, cela en fait partie.
J'ai envie d'accompagner les acteurs du tourisme dans cette transition verte, pour être un peu plus vertueux. L'objectif n'est pas d'arrêter de prendre l'avion, mais plutôt de les aider et les sensibiliser.
Dans ma nouvelle société, j'ai deux grands axes, l'un sur la formation et l'autre qui propose un accompagnement.
"enQuête2sens" est ouverte aux professionnels du tourisme, mais pas seulement, je voudrais l'ouvrir à d'autres secteurs.
"J'externalise aussi certains services des entreprises"
TourMaG.com - Et vous avez déjà des clients pour "enQuête2sens" ?
Sylvie da Silva : Mon 1er client a été un cabinet d'architecte.
De plus, je m'occupe toujours des formations clients de SpeeMedia et j'ai signé avec une société du tourisme pour l'accompagner dans son développement. Je m'occupe d'externaliser ses services.
D'une façon générale, je cible plutôt les petites entreprises.
TourMaG.com - Que proposez-vous comme contenu de formation ?
Sylvie da Silva : Les formations tournent toutes autour du parcours client, avant, pendant et après.
Cela traite du management d'équipe, du recrutement, du développement de la marque employeur. Aujourd'hui si ça ne marche pas, il faut se poser certaines questions, notamment sur ce dernier point.
J'aborde aussi les thèmes de l'image de l'entreprise, en traitant de la RSE, de la prise de parole en public, s'occuper des réseaux sociaux ou encore créer des sites internet.
Après il y a la cible et les produits, plutôt sur une offre porteuse de sens, la relation client. Je ne fais plus aucune formation catalogue, tout est sur-mesure en fonction des besoins de mes clients.
Sur l'accompagnement je suis seule. Au niveau de la formation, je suis entourée des formateurs habituels.
TourMaG.com - Qu'entendez-vous par de l'accompagnement ?
Sylvie da Silva : Cela peut aller de m'occuper de la formation des équipes à la création et gestion du site internet, en passant par le pilotage des ventes, animation de réseau, etc.
J'aime bien l'idée de mettre en application ce que je délivre en formation. Je voulais m'extraire en partie de cette activité.
Sylvie da Silva : Mon 1er client a été un cabinet d'architecte.
De plus, je m'occupe toujours des formations clients de SpeeMedia et j'ai signé avec une société du tourisme pour l'accompagner dans son développement. Je m'occupe d'externaliser ses services.
D'une façon générale, je cible plutôt les petites entreprises.
TourMaG.com - Que proposez-vous comme contenu de formation ?
Sylvie da Silva : Les formations tournent toutes autour du parcours client, avant, pendant et après.
Cela traite du management d'équipe, du recrutement, du développement de la marque employeur. Aujourd'hui si ça ne marche pas, il faut se poser certaines questions, notamment sur ce dernier point.
J'aborde aussi les thèmes de l'image de l'entreprise, en traitant de la RSE, de la prise de parole en public, s'occuper des réseaux sociaux ou encore créer des sites internet.
Après il y a la cible et les produits, plutôt sur une offre porteuse de sens, la relation client. Je ne fais plus aucune formation catalogue, tout est sur-mesure en fonction des besoins de mes clients.
Sur l'accompagnement je suis seule. Au niveau de la formation, je suis entourée des formateurs habituels.
TourMaG.com - Qu'entendez-vous par de l'accompagnement ?
Sylvie da Silva : Cela peut aller de m'occuper de la formation des équipes à la création et gestion du site internet, en passant par le pilotage des ventes, animation de réseau, etc.
J'aime bien l'idée de mettre en application ce que je délivre en formation. Je voulais m'extraire en partie de cette activité.
Tourisme durable : "besoin d'arguments pour mieux vendre des voyages responsables"
TourMaG.com - Est-ce qu'il y a toujours un grand besoin de formation au sein des entreprises du tourisme ?
Sylvie da Silva : Je suis un peu partagé.
Nous sommes vite retombés dans les travers du monde d'avant, c'est normal, car l'économie a repris le dessus. Comme il y a eu de gros problèmes de recrutement - une problématique qui n'est toujours pas totalement réglée - il n'est pas facile de laisser partir les équipes, même pour des formations.
Finalement, les entreprises font comme elles peuvent, c'est surtout ce que je ressens.
D'où mon idée d'accompagnement, pour permettre aux acteurs de soulager leurs équipes. Par contre, il y a un réel besoin de formation sur le pilotage et le développement des ventes, pour mieux performer et accroitre la productivité.
A lire : Ordonnance et coronavirus : les agents de voyages... ces super-résilients !
Il y a aussi un besoin de souder les équipes, d'autant que le turn-over a été très important durant la crise sanitaire, avec des salariés qui ne viennent pas toujours de l'industrie.
TourMaG.com - Quel accueil recevez-vous sur vos formations axées autour du durable ?
Sylvie da Silva : Je n'ai pas encore assez de recul, pour répondre à votre question.
Avec la reprise, les formations autour de l'environnement ont été arrêtées, en raison d'une surcharge de travail. J'ai plutôt l'impression que ça reprend, les acteurs veulent aller plus loin dans leurs connaissances, pour avoir plus d'arguments pour mieux vendre des voyages responsables.
Par contre, j'essaie d'être exemplaire. Nous pouvons tous agir, même les plus petits, aussi bien sur les questions environnementales que de RSE. EnQuête2sens est une société à mission.
J'ai sélectionné mes partenaires dans ce sens : de ma banque à mon assureur, puis je soutiens la Fondation GoodPlanet sur tous les sujets d'évitement, lorsque je ne peux réduire plus mon impact.
Enfin, je soutiens les initiatives du restaurant La Belle étincelle. L'établissement emploie des personnes en situation de handicap. Je crois que les entreprises entendent ce besoin de transition. Si elles ne font rien, le législateur va les contraindre et ce sera plus embêtant pour elles.
TourMaG.com - Vous ressentez une sensibilisation croissante du secteur ?
Sylvie da Silva : Oui bien sûr, du moins chez les personnes que je rencontre.
J'ai plutôt l'impression qu'il y a un manque d'information. Ils ont envie de mettre en place des plans d'action RSE, les tour-opérateurs et les agences de voyages réfléchissent à développer des voyages alternatifs et moins lointains.
La difficulté principale, c'est que le marché n'est pas encore totalement prêt, il y a un manque de maturité. Je suis plutôt optimiste. Je note que les entreprises prennent soin de plus en plus de leurs salariés et travaillent beaucoup plus sur leur marque employeur.
Une dynamique qui s'explique par les difficultés de recrutement.
Sylvie da Silva : Je suis un peu partagé.
Nous sommes vite retombés dans les travers du monde d'avant, c'est normal, car l'économie a repris le dessus. Comme il y a eu de gros problèmes de recrutement - une problématique qui n'est toujours pas totalement réglée - il n'est pas facile de laisser partir les équipes, même pour des formations.
Finalement, les entreprises font comme elles peuvent, c'est surtout ce que je ressens.
D'où mon idée d'accompagnement, pour permettre aux acteurs de soulager leurs équipes. Par contre, il y a un réel besoin de formation sur le pilotage et le développement des ventes, pour mieux performer et accroitre la productivité.
A lire : Ordonnance et coronavirus : les agents de voyages... ces super-résilients !
Il y a aussi un besoin de souder les équipes, d'autant que le turn-over a été très important durant la crise sanitaire, avec des salariés qui ne viennent pas toujours de l'industrie.
TourMaG.com - Quel accueil recevez-vous sur vos formations axées autour du durable ?
Sylvie da Silva : Je n'ai pas encore assez de recul, pour répondre à votre question.
Avec la reprise, les formations autour de l'environnement ont été arrêtées, en raison d'une surcharge de travail. J'ai plutôt l'impression que ça reprend, les acteurs veulent aller plus loin dans leurs connaissances, pour avoir plus d'arguments pour mieux vendre des voyages responsables.
Par contre, j'essaie d'être exemplaire. Nous pouvons tous agir, même les plus petits, aussi bien sur les questions environnementales que de RSE. EnQuête2sens est une société à mission.
J'ai sélectionné mes partenaires dans ce sens : de ma banque à mon assureur, puis je soutiens la Fondation GoodPlanet sur tous les sujets d'évitement, lorsque je ne peux réduire plus mon impact.
Enfin, je soutiens les initiatives du restaurant La Belle étincelle. L'établissement emploie des personnes en situation de handicap. Je crois que les entreprises entendent ce besoin de transition. Si elles ne font rien, le législateur va les contraindre et ce sera plus embêtant pour elles.
TourMaG.com - Vous ressentez une sensibilisation croissante du secteur ?
Sylvie da Silva : Oui bien sûr, du moins chez les personnes que je rencontre.
J'ai plutôt l'impression qu'il y a un manque d'information. Ils ont envie de mettre en place des plans d'action RSE, les tour-opérateurs et les agences de voyages réfléchissent à développer des voyages alternatifs et moins lointains.
La difficulté principale, c'est que le marché n'est pas encore totalement prêt, il y a un manque de maturité. Je suis plutôt optimiste. Je note que les entreprises prennent soin de plus en plus de leurs salariés et travaillent beaucoup plus sur leur marque employeur.
Une dynamique qui s'explique par les difficultés de recrutement.
"Le secteur devrait s'emparer du sujet de la semaine de 4 jours"
Autres articles
-
Le Pérou mise sur un tourisme durable et culturel
-
Marina Ferrari ouvre la 10ème édition des Universités du Tourisme durable
-
Formation : AlUla lance un campus dédié au tourisme
-
Véloscénie : "Nous avons l’ambition de rendre désirable le voyage à vélo"
-
Abandonnons l’idée de faire de la France la première destination durable au monde 🔑
TourMaG.com - Ce n'est pas nouveau dans le secteur de cultiver une marque employeur et de se tourner vers ses salariés ?
Sylvie da Silva : Pour la nouvelle génération, ce comportement est un véritable réflexe, elle est née avec le travail collaboratif.
Par contre les anciennes générations n'ont pas vraiment eu le choix.
Toutes les entreprises avec lesquelles je travaille, mettent en place des actions pour cultiver l'esprit d'équipe et de motivation, comme des repas, des séminaires ou encore plus de communication.
TourMaG.com - Sur le management, le télétravail est-il un challenge ?
Sylvie da Silva : Le télétravail est de moins en moins une problématique, car il disparait petit à petit.
En dehors des accords de branche, c'est de moins en moins une réalité pour l'industrie. Pas mal de tour-opérateurs et d'entreprises reviennent au présentiel, j'ai aussi l'impression que les collaborateurs en sont demandeurs.
TourMaG.com - A tous les niveaux, l'industrie revient au monde d'avant...
Sylvie da Silva : Tant mieux, ça manquait d'échange, de chaleur et d'interactivité.
Après, nous ne reviendrons pas totalement au monde d'avant, mais il est bien que les personnes aient envie de se retrouver. Il y a un argument qui pourrait inspirer le voyage, notamment pour attirer de nouveaux talents, c'est la semaine de 4 jours.
Je pense que les entreprises devraient se pencher sur cette question. Je connais une entreprise avec seulement 15 salariés qui a mis en place cela. Je ne nie pas que sa mise en place n'est pas un casse-tête au départ, notamment au niveau de l'organisation, mais les salariés sont très heureux, tout comme les dirigeants.
Je trouve que pour l'industrie, la semaine de 4 jours est plus facile à mettre en place que le télétravail.
Les salariés ont un week-end de 4 jours toutes les 2 semaines.
Sylvie da Silva : Pour la nouvelle génération, ce comportement est un véritable réflexe, elle est née avec le travail collaboratif.
Par contre les anciennes générations n'ont pas vraiment eu le choix.
Toutes les entreprises avec lesquelles je travaille, mettent en place des actions pour cultiver l'esprit d'équipe et de motivation, comme des repas, des séminaires ou encore plus de communication.
TourMaG.com - Sur le management, le télétravail est-il un challenge ?
Sylvie da Silva : Le télétravail est de moins en moins une problématique, car il disparait petit à petit.
En dehors des accords de branche, c'est de moins en moins une réalité pour l'industrie. Pas mal de tour-opérateurs et d'entreprises reviennent au présentiel, j'ai aussi l'impression que les collaborateurs en sont demandeurs.
TourMaG.com - A tous les niveaux, l'industrie revient au monde d'avant...
Sylvie da Silva : Tant mieux, ça manquait d'échange, de chaleur et d'interactivité.
Après, nous ne reviendrons pas totalement au monde d'avant, mais il est bien que les personnes aient envie de se retrouver. Il y a un argument qui pourrait inspirer le voyage, notamment pour attirer de nouveaux talents, c'est la semaine de 4 jours.
Je pense que les entreprises devraient se pencher sur cette question. Je connais une entreprise avec seulement 15 salariés qui a mis en place cela. Je ne nie pas que sa mise en place n'est pas un casse-tête au départ, notamment au niveau de l'organisation, mais les salariés sont très heureux, tout comme les dirigeants.
Je trouve que pour l'industrie, la semaine de 4 jours est plus facile à mettre en place que le télétravail.
Les salariés ont un week-end de 4 jours toutes les 2 semaines.