Un bel été pour les voyagistes, mais quid de l'hiver ? 🔑

"Le bilan de l'été, sur juillet et août, est globalement positif" indiquait dernièrement dans nos colonnes Jean-Pierre Mas, Président des Entreprises du Voyage.

Après deux ans marqués par la pandémie de covid-19, l'été 2022 apparaît comme la saison du retour à l'activité.

"Nous retrouvons le même nombre de dossiers traités qu'en 2019 avec un volume d'affaires en hausse de 20%" précisait il.

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Du côté du groupe Marietton Développement, les voyants sont aussi au vert. "Pour les mois de mai, juin, juillet, août, septembre et octobre, nous dépassons de très loin les niveaux de 2019" avec un panier moyen plus important nous confirmait Laurent Abitbol, Président de Marietton Développement.

"L'été a été excellent pour toutes nos marques." ajoutait-il dans une interview parue la semaine dernière.

Parmi elles, Voyamar qui a fait "une très belle saison".

"Nous avons rempli tous nos engagements dès la mi-juillet sur la Crète, la Croatie. La Tunisie a fait d'excellents résultats, je n'avais pas vu ça depuis longtemps. 90% de notre chiffre sur la Tunisie s'est fait sur nos 6 Naya clubs tunisiens.

La Grèce a également très bien marché" précise Aurélien Aufort, Directeur général du Groupe Marietton qui regrette tout de même que l'été ne démarre véritablement qu'à la mi-juillet "j'ai toujours quelques difficultés à remplir du 1er au 15 juillet"

Un bel été aussi du côté de NG Travel. Grèce, Espagne, Tunisie, Maroc et République Dominicaine ont été plébiscités.

"Nous sommes en progression par rapport à 2019, les ventes ont très bien fonctionnées alors que nous avons débuté plus tard. Nous faisons mieux qu'en 2019, aussi car nous avons davantage de clubs : 100 en 2022 versus 70 en 2019 et nous avons également moins de concurrence avec la fin de Thomas Cook et TUI qui s'est moins engagé sur les vols" explique Philippe Sangouard Directeur de Boomerang Voyages (Groupe NG).

Du côté de FTI Voyages, Axel Mazerolles, le directeur général se réjouit également du volume de ventes engrangées cet été : "Notre volume de passagers est supérieur à celui de 2018 - 2019 avec des réservations en toute dernière minute."

Là aussi Egypte, Grèce, Tunisie, Espagne, République Dominicaine ont tiré les ventes sans oublier la Turquie.

Les tour-opérateurs spécialistes retiennent quant eux, malgré la reprise bien réelle de l'activité, les difficultés opérationnelles vécues notamment en juillet.

"Nous avons récupéré un tiers de notre chiffre d'affaires c'est déjà énorme, mais nous avons raté notre saison hiver qui représente 50% de notre activité. L'été nous a permis de bosser à nouveau après deux ans à zéro.

Mais la saison a été compliquée avec les galères des compagnies aériennes, et les difficultés avec les prestataires sur place : loueurs, hôteliers... la détérioration du service est très nette notamment sur l'Amérique du Nord et surtout sur les Etats-Unis." explique Jean Eustache, PDG d'AmériGo.

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De l'autre côté du spectre, le spécialiste de l'Asie Climats du Monde "a fait un carton" sur l'Indonésie et "la Thaïlande a bien repris."

Mais le voyagiste a pu également compter sur ses nouvelles destinations : Tanzanie, Costa Rica, Mexique et Egypte.

Ici aussi, les compagnies ont "fait vivre un enfer" aux équipe. Olivia Calvin, Directrice Commerciale précise : "Sur les vols internationaux nous n'avons pas eu tellement de perturbations, mais sur les préacheminements, la situation a été très compliquée et dernière ça ne suivait pas.

Les compagnies préféraient annuler pourtant elles ne peuvent pas ignorer avec des tarifs TO que derrière il y a des prestations terrestres."

Agences et TO ont du affronter un été sans précédent au niveau opérationnel. "Deux phénomènes se sont chevauchés : l'annulation des vols faute de personnel ou de restriction des aéroports et les grève notamment celle de mi-juillet avec Transavia. Heureusement en août, tout cela s'est tassé" souligne Philippe Sangouard qui déplore aussi une forte dégradation de la qualité de service en Tunisie.

Les yeux sont désormais tournés vers la saison automne - hiver et l'année 2023. "Nous sommes très en retard en termes de réservations sur la période automne - hiver. Les prises de décisions sont très tardives" alerte Jean-Pierre Mas.

Un constat partagé par Aurélien Aufort : "l'arrière-saison est poussive et ressemble à une arrière saison de vente de dernière minute" ajoute t-il. Toutefois les prises de commandes pour 2023 ont d'ores et déjà débuté. "Nous avons engrangé 15% des ventes de l'année prochaine".

Plus globalement au sein du Groupe Marietton, Laurent Abitbol constate de bons niveaux de réservations pour septembre et octobre. En revanche pour le reste de la fin d'année, c'est un peu le brouillard.

"Nous avons désormais des réservations en très dernière minute, nous avons perdu l'anticipation. Nous travaillons avec de nouvelles règles. Et cette tendance est globale au niveau européen. Les réservations de l'hiver ont débuté il y a 3 semaines et concernent des destinations soleil moyen-courrier packagées : Egypte, Turquie, Canaries, ainsi que les Caraïbes et la République Dominicaine notamment en long-courrier" poursuit Axel Mazerolles.

"Nous n'avons pas énormément de visibilité" affirme de son côté Jean Eustache d'AmériGo. "Nous avons des demandes pour des voyages sur-mesure sur l'automne, nous avons récupéré près de 45% de l'activité sur les groupes constitués, mais sur les GIR nous ne sommes pas encore dans la situation que nous connaissions par le passé."

En revanche chez Climats du Monde, les départs entre septembre et décembre représentent déjà 60% de 2019 et 70% de 2018. "L'Asie revient en force" se réjouit Olivia Calvin. "Les demandes sur la Thaïlande, le Vietnam le Cambodge sont de retour. C'est très encourageant, nous commençons à vendre 2023. Et sur les circuits GIR, la situation a été longtemps compliquée mais à partir de septembre l'activité repart bien. Je suis également confiante sur les protocoles, il n'y a pas de volonté de retour en arrière."

Philippe Sangouard est lui aussi assez serein jusqu'en décembre 2022 : "j'ai de la visibilité jusqu'à la fin de l'année, notre rythme de vente se maintient. A date depuis le 1er juillet les prises de commandes jusqu'à fin décembre sont à +70% de 2019. En revanche chez nous l'Asie a dû mal à décoller".

Reste quelques nuages noirs qui planent au dessus des têtes : l'inflation, l'ombre du covid, et le contexte économique et géopolitique incertains... Espérons que la brume se dissipe et que l'orage n'éclate pas...

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