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Tourisme : faut-il donner des béquilles aux canards boiteux ? 🔑

2023 va être une année cruciale pour ceux qui n’y sont pas préparés


Dans le concert général des annonces de brillants résultats, de retour aux chiffres d'affaires des belles années, entend-on la petite musique des Cassandre qui prédisent aussi les échecs et des faillites en série ? C’est le cycle normal de la vie des entreprises, me direz-vous. Certes, mais ne faudrait-il pas l’accélérer pour assainir le marché ?


Rédigé par le Lundi 6 Février 2023

Les canards boiteux ne sont pas les plus agiles pour courir ou rebondir. Ce n’est pas une paire de béquilles qui les fera aller plus vite - DR
Les canards boiteux ne sont pas les plus agiles pour courir ou rebondir. Ce n’est pas une paire de béquilles qui les fera aller plus vite - DR
L’univers du voyage n’est pas à un paradoxe près.

Quand les tour-opérateurs prédisent une nouvelle année record, alimentée par le « revenge travel » des plus aisés et l’envie d’évasion même des moins fortunés, quand les destinations hexagonales se frottent les mains au vu des réservations qui montent, qui montent, pour les prochaines vacances plusieurs organisations professionnelles tirent la sonnette d’alarme.

Pour l’instant, chacun semble trouver de bonnes raisons à effacer en quelques revers de main les deux années de crise pandémique.

Le tourisme est résilient, disent les experts, « le tourisme est résistant », insiste Olivia Grégoire qui félicite tous les acteurs qui ont fait le gros dos, relevé les manches et fait preuve d’innovation.


Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes ?

Cerise sur un gâteau à se partager avec gourmandise (©Deposit Photo)
Cerise sur un gâteau à se partager avec gourmandise (©Deposit Photo)
Il suffira d’accueillir quelques vagues de Chinois dépensiers en plus pour mettre une belle cerise sur un gâteau que tout le monde va se partager avec gourmandise.

Tout le monde ? En est-on si sûr ?

Les aides globalement généreuses et les mécanismes de soutien à tous les secteurs de l’univers tourisme, ont été appréciés par toutes les organisations professionnelles.

Plus qu’un simple ballon d’oxygène, ce furent pour beaucoup des perfusions vitales ou de véritables assistances respiratoires, par analogie au traitement du Covid.

Mais ces aides ont aussi masqué des faiblesses structurelles et/ou ont permis d’éviter de véritables remises en cause de la part d’entreprises en difficulté, bien avant la crise.

Des modèles économiques comme celui des résidences de tourisme, des TO groupistes ou des compagnies low cost, ont été sévèrement secoués et les conséquences se font déjà sentir.

L'APST et d'autres s'inquiètent de la fragilité des entreprises

Les présidents de syndicats hôteliers inquiets lors d'Equip'Hotel (©BC)
Les présidents de syndicats hôteliers inquiets lors d'Equip'Hotel (©BC)
Il n’est pas anodin que l’APST soit devenu terriblement exigeante sur le contrôle des comptes et des flux financiers de ses adhérents.

Solidarité oui, mais bien ordonnée ! Il n’est pas question de faire subir à tous la légèreté comptable de certains. Encore trop de chefs d’entreprise confondent volume et marge... (sic)

Les prochains mois vont mettre à l’épreuve les prévisions de business plan sous l’effet de ciseau des charges qui explosent et des ventes qui trainent à se concrétiser.

En bon président d’une organisation qui regroupe énormément de PME, Thierry Marx, à la tête de l’Umih, se manifeste face à la concurrence décomplexée des locations saisonnières, et à l’endettement croissant de ses adhérents. Le PGE est devenu un poison pour ceux qui doivent le rembourser, en sacrifiant d’autres choix plus rentables.

On comprend aussi l’acharnement des réseaux de distribution à demander un peu plus d’effort à leurs partenaires et à sortir les griffes contre toute velléité de se passer des intermédiaires.

Lire aussi : La montagne s’enivre dans un "before" festif pour masquer un avenir putatif

La reprise en "K" fait la joie des plus forts et la perte des plus faibles

Les analystes parlent de plus en plus d’une reprise économique en "K", un mouvement paradoxal qui favorise les mieux armés et fait plonger les plus faibles.

La montée en gamme, la qualité de service, l’offre augmentée, motivent la stratégie des opérateurs qui en ont la capacité, que ce soit à la mer ou à la montagne, en France ou à l’export… On n’a pas besoin de se faire du souci pour eux.

Mais les autres ? Ceux qui ne peuvent pas suivre par manque de capacité d’investissement, de volonté ou de possibilité de se réinventer…

L’État, les banques, les organismes publics ou privés doivent-ils répondre aux appels à l’aide ? Doivent-ils remettre des tuyaux sur des organismes malades et peut-être trop affaiblis par la crise ou leur manque de vision ?

Bref, les canards boiteux ne sont pas les plus agiles pour courir ou rebondir. Ce n’est pas une paire de béquilles qui les fera aller plus vite.

Vaut-il mieux ĂŞtre lucide ou se voiler la face ?

En 2023, il faudra faire des choix (©BC)
En 2023, il faudra faire des choix (©BC)
Dans les crises précédentes, financières ou géopolitiques, le même schéma s’est souvent reproduit.

Un tiers des entreprises avait la capacité naturelle à les surmonter, un tiers avait besoin d’un coup de pouce ou d’un coup de main, et un tiers méritait d’être juste accompagné en soins palliatifs pour limiter la casse sociale mais sans acharnement thérapeutique, ce qui ne fait que retarder l’échéance.

Ce n’est pas l’édito le plus enjoué qui soit pour un début d’année, mais vaut-il mieux être lucide ou se voiler la face ?

Plusieurs « rencontres » sont organisées dans les mois à venir pour pousser les opérateurs français à prendre leur envol international ou à susciter l’envie des investisseurs.

Il semble plus intelligent de les accompagner que de saupoudrer des budgets dans les sables mouvants.

Lire aussi : Où est la "grande gueule" qui incarnera le tourisme réceptif français ?

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