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Tourisme : "Les entreprises seront RSE ou elles n'existeront plus !" 🔑

La RSE ne sera plus une option ou du marketing dans le tourisme


Le tourisme se cherche un avenir, pas tant sur le plan économique que salarial et sociétal. Alors que la France est balayée par une vague de chaleur, rappelant aux bons souvenirs des acteurs du voyage l'urgence de la situation, les entreprises du secteur se préparent à une haute saison avec des trous dans les effectifs. Et si l'APDL, la prime Macron et la RSE devenaient des alliers pour recruter ? Eléments de réponse avec Marie-Laure Tarragano.


Rédigé par le Lundi 16 Mai 2022

La RSE ne sera plus une option ou du marketing dans le tourisme, en 2023 toutes les entreprises devront s'y mettre ou mourir - Depositphotos @slasny1988
La RSE ne sera plus une option ou du marketing dans le tourisme, en 2023 toutes les entreprises devront s'y mettre ou mourir - Depositphotos @slasny1988
Après deux ans d'errance et de difficultés, le tourisme n'attire pas ou plus.

"Il y a des problèmes de recrutement.

Nous avons un sujet hyper important au niveau de la sureté, avec un déficit de personnel flagrant, dans les aéroports parisiens,
" expliquait dans TourMaG.com, Jean-Pierre Sauvage.

Ayant dû couper dans ses effectifs, pour survivre, le secteur peine maintenant à attirer ses anciens talents comme des nouveaux. Cela touche l'ensemble de l'écosystème, personne n'est ni moins bien, ni mieux logés.

Rien que pour le HCR (hôtellerie, cafés, restauration (HCR)) actuellement plus de 360 000 postes sont à pourvoir.

"La récurrence des sujets dans l'industrie est toujours la même : comment conserver la motivation des salariés ? Comment attirer de nouveaux profils ?" interroge Marie-Laure Tarragano, avocate au barreeau de Paris.

Parfois les réponses sont plus simples qu'il n'y parait...


APLD : un vecteur d'attractivité pour le tourisme ?

Ce n'est pas aux lecteurs de TourMaG que nous allons l'apprendre : le tourisme est une activité saisonnière.

Même si les clients ont modifié leurs comportements, réservant de plus en plus à la dernière minute, il n'en reste pas moins que l'activité est animée par une certaine saisonnalité. Et ce n'est pas le seul problème qui entache l'image de la profession.

"Vous êtes une branche soumise à des aléas non prévisibles, ce qui implique un problème d'attractivité.

La nouvelle réforme de l'Activité partielle de longue durée (APLD) est un nouvel outil d'aménagement du temps de travail, et de faire du sur mesure dans les entreprises,
" précise la responsable du Cabinet Tarragano-Avocats.

A lire : Activité partielle de longue durée (APLD) : la FAQ (presque) exhaustive sur la question !

Devenue anxiogène et obsolète pour une partie de la profession, en raison de la reprise, l'APLD utilisée à bon escient pourrait surtout être un atout.

Avant de dérouler l'exposé, il convient de rappeler qu'en mars 2022 le gouvernement a étendu son usage dans le temps. Les entreprises peuvent bénéficier d’une indemnisation non pas sur 24 mois, mais sur 36 mois d’APLD qu’il sera possible de répartir sur une durée maximale de 48 mois,

Pour cela, il convient de déposer un accord jusqu’au 30 juin 2022. Le temps est compté, mais il n'est jamais trop tard, pour bien faire.

"C'est un élément d'attractivité.

Il y a une pénurie salariale, l'APLD est une forme de Gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC). Elle permet de lisser le temps, via des formations et une montée en compétences,
" estime Marie-Laure Tarragano.

C'est ici que se situe l'intérêt pour la mesure.

Il offre la possibilité de former les équipes, donc de permettre aux agents de voyages de ne pas rester aux comptoirs toutes leurs vies et de pouvoir découvrir d'autres facettes de l'industrie.

Télétravail: "Nous ne sommes plus dans le taylorisme "

"Il est possible de mettre en place une alternance entre temps travaillé et chômé. Le contexte doit permettre d'utiliser ces 48 mois (d'APLD, ndlr), pour le développement personnel," nous explique l'avocate.

Et pour ceux qui ont peur d'utiliser la mesure, elle n'exclut pas l'embauche de nouvelles compétences dans d'autres services. D'ici quelques jours, les Entreprises du Voyage devraient communiquer auprès de ses adhérents sur la mise en place de l'APLD.

L'enjeu n'est pas de mettre les salariés au chômage, dès que les réservations chutent, pour réduire les coûts, mais de flexibiliser le temps de travail.

L'APLD devient un module de formation, de développement et d'expertise de salariés qui sont de plus en plus en quête de sens.

En résumé et comme nous l'avons observé, avec le télétravail, "nous ne sommes plus dans un management tayloriste du travail, avec des employés qui entrent à 8h pour sortir à 17h, du bureau."

A lire : Télétravail : "la pandémie a été une opportunité extraordinaire"

Autre point important, pour cultiver l'attractivité de la branche, il convient de travailler la Qualité de vie au travail.

Depuis deux ans, le covid a tout changé, le salarié a des exigences et n'a plus peur de les affirmer.

"Le télétravail est devenu une exigence, pour de nombreux salariés. C'est devenu presque la principale source de motivation.

Soit vous prenez le train en marche, soit vous allez assister à la fuite des talents. La qualité de vie au travail (QVT) est le 1er levier d'attractivité après la rémunération,
" annonce Marie-Laure Tarragano.

Tout comme la santé morale et physique, la QVT est entrée dans les obligations des entreprises.

Pour cela, les nouvelles générations souhaitent une meilleure reconnaissance du salarié, une modification du management, la nécessité d'une plus grande autonomie et bien évidemment par une indispensable attractivité des primes.

"La prime d'intéressement, c'est maintenant !"

Dans un secteur, où les employés sont historiquement mal payés, il existe des leviers pour permettre de verser des primes et augmenter le pouvoir d'achat, sans creuser la tombe de l'entreprise.

Les effectifs des acteurs du tourisme lisent TourMaG.com, comme vous, et savent que leur employeur a été massivement aidé durant les deux années écoulées, ils demandent un juste retour des choses.

"Durant la crise, des avantages salariaux ont été supprimés. Le frein dû au blocage des sommes, n'existe plus. Il est désormais possible de verser la prime d'intéressement en numéraire."

Celle-ci peut être liée aux performances de l'entreprise, mais il existe aussi toute une série de critères. Il est possible de faire du sur mesure entre les différents secteurs et bureaux.

Pour 1 000 euros de prime alors que cela coûte 1 400 euros pour l'entreprise et que l'employé touche à la fin 656 euros, avec l'intéressement, l'employeur payera 1 000 euros et l'agent de voyages 903 euros.

"i[Il n'est pas possible de mettre en place un]b intéressement sur le chiffre d'affaires, mais sur une hausse des revenus. C'est le principe de base, quand l'indexation sur les bénéfices reste la participation."

Pour ceux qui peuvent se permettre d'activer ce levier "l'intéressement, c'est maintenant," clame la responsable du Cabinet Tarragano-Avocats.

Ce n'est pas le seul avantage.

Certaines primes sont déductibles du bénéfice imposable, quand pour les salariés elles ne sont pas toujours imposables. Dans la même veine, la prime Macron peut aller jusqu'à 6000 euros, elle est aussi totalement exonérée.

S'il est indispensable de passer par un accord collectif, la procédure n'est pas si traumatisante pour le chef d'entreprise. Il suffit de soumettre le projet de texte aux salariés, par un référendum.

"Les entreprises seront RSE ou elles n'existeront plus !"

Et comme la rédaction vous le dit régulièrement, les salariés souhaitent avoir un métier ayant un impact sur la société.

Les sociétés estampillées comme pollueuses sont boudées, les jeunes générations ne veulent plus laisser une dette environnementale et sociétale aux suivantes.

Plus clairement, il n'est "plus possible de faire l'impasse sur la Responsabilité sociétale des entreprises (RSE=. Demain soit les entreprises seront RSE ou elles n'existeront plus."

Au-delà de l'attractivité, pourquoi se lancer dans l'aventure ?

En 2023, même les toutes petites entreprises ne pourront plus travailler ni être fournisseur, si elles ne justifient pas une démarche RSE, avec les groupes qui ont mis en place une politique RSE.

Nous parlons donc là, d'un préjudice commercial à venir pour les acteurs du secteur et ce n'est pas tout.

"La finance verte prévoit que les banques ne financeront que des entreprises justifiant cette démarche, alerte Marie-Laure Tarragano..

L'acronyme peut inquiéter, face à l'ampleur de la tâche, surtout dans le tourisme et pourtant, il est fort à parier que vous menez tous quotidiennement des actions vertueuses. Ne prenez donc pas peur, vous êtes sans doute RSE compatible sans le savoir.

Ce qui est important, dans cette démarche ce n'est pas seulement le but, mais de bien définir les enjeux et surtout d'emprunter un chemin pour les atteindre. Rien n'est radical, tout est progressif.

Pour en savoir plus, nous vous conseillons de consulter la norme onusienne ISO 26 000.

"Pour les salariés, le 1er indicateur est le salaire, le 2e est savoir si l'entreprise est responsable. Vous devez emporter les salariés dans un projet d'équipe," résume l'avocate.

Romain Pommier Publié par Romain Pommier Journaliste - TourMaG.com
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