Au premier semestre 2018, Delta avait versé 311 millions de dollars de commissions aux agences US © Delta
La commission zéro revient sur le tapis.
A la surprise générale, le sujet a fait sa réapparition lors du dernier congrès Selectour en toute fin d’année 2021.
S’adressant aux compagnies aériennes, Laurent Abitbol, à la tête du réseau Selectour, lançait : « Redonnez-nous la commission et les moyens de travailler.
Nous avons les moyens de décider avec quelles compagnies les clients doivent voyager.
A l’époque, lorsqu’on avait une commission, nous étions motivés pour vendre le billet le plus cher possible ».
Avant d'envier la situation aux Etats-Unis, oĂą les compagnies commissionnent encore les agences qui les vendent.
Lire : Selectour : Laurent Abitbol veut rétablir la commission aérienne !
A la surprise générale, le sujet a fait sa réapparition lors du dernier congrès Selectour en toute fin d’année 2021.
S’adressant aux compagnies aériennes, Laurent Abitbol, à la tête du réseau Selectour, lançait : « Redonnez-nous la commission et les moyens de travailler.
Nous avons les moyens de décider avec quelles compagnies les clients doivent voyager.
A l’époque, lorsqu’on avait une commission, nous étions motivés pour vendre le billet le plus cher possible ».
Avant d'envier la situation aux Etats-Unis, oĂą les compagnies commissionnent encore les agences qui les vendent.
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Des commissions de 4 Ă 5%
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Dans les grandes lignes, l’affirmation est vraie, mais englobe des situations hétérogènes.
Si, à partir de 2005, l’industrie française du tourisme était passée au système de commission zéro, il n’en n’est pas allé de même en Amérique du Nord. Les agences y sont toujours commissionnées par les compagnies pour les billets qu’elles vendent, mais de manière non automatique ni linéaire.
Le sujet est même revenu sur le devant de la scène pendant la crise sanitaire, avec les délicats dossiers de remboursements de billets. Au Québec par exemple, Air Canada, face à la mobilisation des voyagistes, a décidé de ne pas reprendre les commissions de ventes que les agents ont touchés sur des billets remboursés.
En moyenne, le taux de commissionnements des agents tourneraient autour de 4 à 5% en Amérique du Nord. Avec des grandes différences toutefois en fonction des compagnies, de leurs alliances, des réseaux d’agences, et aussi des types de billets vendus (de rien du tout sur certaines promos, à de grasses commissions sur les billets affaires).
Avant le Covid, la tendance des majors américaines était même plutôt à l’augmentation des commissions, notamment pour les voyageurs d’affaires, pour attirer les clients haut de gamme et rester compétitives auprès des agences.
Ainsi, au premier semestre 2018, United avait versé 171 millions de dollars de commission (+43%), American 240 millions (+9%) et Delta 311 millions (+4%).
Par ailleurs, dans certains autres pays anglo-saxons, les débats sur les commissions des agents font actuellement rage. Comme en Nouvelle-Zélande où Air New Zealand vient de décider de baisser les commissions de 5% à 1% voir à 0% sur certains vols.
Si, à partir de 2005, l’industrie française du tourisme était passée au système de commission zéro, il n’en n’est pas allé de même en Amérique du Nord. Les agences y sont toujours commissionnées par les compagnies pour les billets qu’elles vendent, mais de manière non automatique ni linéaire.
Le sujet est même revenu sur le devant de la scène pendant la crise sanitaire, avec les délicats dossiers de remboursements de billets. Au Québec par exemple, Air Canada, face à la mobilisation des voyagistes, a décidé de ne pas reprendre les commissions de ventes que les agents ont touchés sur des billets remboursés.
En moyenne, le taux de commissionnements des agents tourneraient autour de 4 à 5% en Amérique du Nord. Avec des grandes différences toutefois en fonction des compagnies, de leurs alliances, des réseaux d’agences, et aussi des types de billets vendus (de rien du tout sur certaines promos, à de grasses commissions sur les billets affaires).
Avant le Covid, la tendance des majors américaines était même plutôt à l’augmentation des commissions, notamment pour les voyageurs d’affaires, pour attirer les clients haut de gamme et rester compétitives auprès des agences.
Ainsi, au premier semestre 2018, United avait versé 171 millions de dollars de commission (+43%), American 240 millions (+9%) et Delta 311 millions (+4%).
Par ailleurs, dans certains autres pays anglo-saxons, les débats sur les commissions des agents font actuellement rage. Comme en Nouvelle-Zélande où Air New Zealand vient de décider de baisser les commissions de 5% à 1% voir à 0% sur certains vols.
ARC vs IATA
Un système américain que les agents français regrettent amèrement.
Au delà de l’erreur du passage à la commission zéro, le problème est plus global pour certains qui mettent en cause, une nouvelle fois, la trop grande dépendance du marché à IATA.
« Tant qu’en Europe, nous utiliserons le BSP, la chambre de compensation de IATA, ce sera très compliqué de faire reculer les compagnies.
Pour rappel, en Amérique, ils utilisent l’ARC (Airline reporting corporation, ndlr) comme chambre de compensation. IATA a beaucoup moins de pouvoir en Amérique qu’il en a en Europe », explique un analyste intervenant auprès du SETO (Syndicat du tour-operating).
« Il serait temps que l’on s’équipe d’un ARC à l’européenne, plutôt que de dépendre du BSP et donc de IATA, afin que les agences de voyages soient commissionnées et reprennent la place qu’il leur est due dans l’écosystème du voyage », ajoute-t-il.
Des idées qui, évidemment, ne sont pas du goût des compagnies aériennes. Plusieurs d’entre elles ont déjà publiquement indiqué leur refus de débattre sur un retour des commissions aux agences.
« C’est très surprenant que cela revienne, c’est un débat totalement dépassé… », glisse un responsable d’une grande compagnie aérienne d’Outre-mer.
« Aujourd’hui, le débat est sur les ventes NDC, l’accès aux meilleurs offres… Un retour dans le passé n’est pas dans l’air du temps », assure finalement un représentant de Delta Airlines en France.
Lire aussi :
Selectour : le retour de la commission, c'est niet pour Air France et Air CaraĂŻbes !
Au delà de l’erreur du passage à la commission zéro, le problème est plus global pour certains qui mettent en cause, une nouvelle fois, la trop grande dépendance du marché à IATA.
« Tant qu’en Europe, nous utiliserons le BSP, la chambre de compensation de IATA, ce sera très compliqué de faire reculer les compagnies.
Pour rappel, en Amérique, ils utilisent l’ARC (Airline reporting corporation, ndlr) comme chambre de compensation. IATA a beaucoup moins de pouvoir en Amérique qu’il en a en Europe », explique un analyste intervenant auprès du SETO (Syndicat du tour-operating).
« Il serait temps que l’on s’équipe d’un ARC à l’européenne, plutôt que de dépendre du BSP et donc de IATA, afin que les agences de voyages soient commissionnées et reprennent la place qu’il leur est due dans l’écosystème du voyage », ajoute-t-il.
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