Le 31 mars denier IATA a tourné une page importante de son histoire. Alexandre de Juniac a laissé sa place à Willie Walsh.
Cela va-t-il changer grande chose ? La réponse est probablement oui. D’abord les profils des deux dirigeants, l’ancien et le nouveau sont très différents.
Alexandre de Juniac est l’archétype du haut fonctionnaire à la française auquel l’Etat avait confié un mandat important, celui d’Air France/KLM dont il a d’ailleurs démissionné pour se consacrer à IATA.
Le style de Willie Walsh est tout différent, non seulement par ses origines irlandaises, mais aussi par son parcours professionnel entièrement consacré au transport aérien où il a fait une carrière plus qu’honorable.
C’est un fonceur qui a réussi le double exploit de réunir dans un même Groupe, IAG, des espagnols, des irlandais et des anglais, tout en le rendant très profitable.
Il ne serait donc pas surprenant que le nouveau Directeur Général de IATA secoue violemment cette vénérable institution pour en faire une véritable machine de guerre au profit du transport aérien.
Cela est d’autant plus probable que le secteur devra se reconstruire y compris dans ses fondamentaux pour renaître, après le coup de massue que la gestion de la Covid lui a infligé.
Certes IATA a des bases solides : son programme IOSA qui a largement contribué à l’amélioration de la sécurité du transport aérien, le fameux BSP (Billing and Settlement Plan) qui contrôle encore les 3/5 de la distribution des quelques 3 milliards de billets d’avion et son outil de formation qui représente une part très significative de son budget.
Cela va-t-il changer grande chose ? La réponse est probablement oui. D’abord les profils des deux dirigeants, l’ancien et le nouveau sont très différents.
Alexandre de Juniac est l’archétype du haut fonctionnaire à la française auquel l’Etat avait confié un mandat important, celui d’Air France/KLM dont il a d’ailleurs démissionné pour se consacrer à IATA.
Le style de Willie Walsh est tout différent, non seulement par ses origines irlandaises, mais aussi par son parcours professionnel entièrement consacré au transport aérien où il a fait une carrière plus qu’honorable.
C’est un fonceur qui a réussi le double exploit de réunir dans un même Groupe, IAG, des espagnols, des irlandais et des anglais, tout en le rendant très profitable.
Il ne serait donc pas surprenant que le nouveau Directeur Général de IATA secoue violemment cette vénérable institution pour en faire une véritable machine de guerre au profit du transport aérien.
Cela est d’autant plus probable que le secteur devra se reconstruire y compris dans ses fondamentaux pour renaître, après le coup de massue que la gestion de la Covid lui a infligé.
Certes IATA a des bases solides : son programme IOSA qui a largement contribué à l’amélioration de la sécurité du transport aérien, le fameux BSP (Billing and Settlement Plan) qui contrôle encore les 3/5 de la distribution des quelques 3 milliards de billets d’avion et son outil de formation qui représente une part très significative de son budget.
Le BSP créé en 1971
Les attentes sont cependant nombreuses et importantes et les faiblesses sous-jacentes. Prenons le BSP par exemple.
Il a été initié par Brian Barrow en 1971, cela fait maintenant un demi-siècle. Il a été étendu à l’ensemble de la planète à la notable exception des Etats Unis qui l’ont copié en créant son équivalent l’ARC (Airlines Reporting Corporation).
Pendant des années il a été le seul moyen d’encaissement et de redistribution des flux monétaires aériens pour un prix convenable et une grande fiabilité.
A tel point que même les très grandes institutions comme, par exemple American Express se sont cassées les dents à vouloir le concurrencer.
Seulement d’autres moyens de paiement se mettent en place. Ils sont fiables et largement utilisables un peu partout dans le monde. Ils vont sans doute prendre une place grandissante dans le système de distribution du transport aérien.
Or le BSP avec son complément l’ICH (Interline Clearing House) ont représenté pendant longtemps l’épine dorsale de IATA. Ces outils lui ont permis de passer d’une simple association régulatrice à un acteur économique incontournable. Il faudra les faire évoluer pour les rendre accessibles à tous les acteurs de la distribution et d’abord les agents de voyages.
Il a été initié par Brian Barrow en 1971, cela fait maintenant un demi-siècle. Il a été étendu à l’ensemble de la planète à la notable exception des Etats Unis qui l’ont copié en créant son équivalent l’ARC (Airlines Reporting Corporation).
Pendant des années il a été le seul moyen d’encaissement et de redistribution des flux monétaires aériens pour un prix convenable et une grande fiabilité.
A tel point que même les très grandes institutions comme, par exemple American Express se sont cassées les dents à vouloir le concurrencer.
Seulement d’autres moyens de paiement se mettent en place. Ils sont fiables et largement utilisables un peu partout dans le monde. Ils vont sans doute prendre une place grandissante dans le système de distribution du transport aérien.
Or le BSP avec son complément l’ICH (Interline Clearing House) ont représenté pendant longtemps l’épine dorsale de IATA. Ces outils lui ont permis de passer d’une simple association régulatrice à un acteur économique incontournable. Il faudra les faire évoluer pour les rendre accessibles à tous les acteurs de la distribution et d’abord les agents de voyages.
Les relations avec les agences de voyages
Les relations avec les agents de voyages, c’est là que le bât blesse. IATA est une association de transporteurs, disons un club dont les membres représentent quelques 75% du transport aérien, mais ce club dépend de ses distributeurs.
Or ces derniers ne sont pas représentés dans les instances dirigeantes et ils sont soumis aux règles édictées par les transporteurs.
Cela ne peut plus durer longtemps. Un nouvel équilibre doit être trouvé entre tous les acteurs et pas seulement les transporteurs.
Dans un futur proche, IATA devra faire aux agences de voyages la place qu’elles méritent. Après tout, elles se sont déjà organisées pour se faire représenter. Eh bien, les associations représentatives des distributeurs doivent faire partie des organes dirigeants de IATA.
Reste à régler la partie la plus épineuse : la garantie de bonne fin des billets achetés. Il est normal que IATA demande à ses distributeurs une assurance contre leurs éventuels dépôts de bilan qui, bien entendu, pénalisent les transporteurs.
Mais la réciproque doit aussi être mise en place. Les compagnies aériennes ne peuvent plus s’exonérer de l’assurance contre leurs propres défaillances au seul prétexte qu’elles sont dans l’ensemble plus grosses que les distributeurs.
Il est plus qu’urgent de trouver une solution à cette injustice, d’autant plus que la sortie de la période actuelle risque d’être particulièrement difficile pour nombre de transporteurs. La solution existe.
Elle passe par la souscription obligatoire d’une assurance qui protégerait l’argent des clients jusqu’à la consommation de leurs billets.
Le coût est connu, il est de l’ordre d’un dollar par passager. Le système a déjà été examiné par IATA il y a de cela plus de dix ans. Voilà une réforme largement attendue.
Monsieur Willie Walsh n’aura pas la tâche facile. On attend beaucoup de lui, mais il a prouvé que les challenges ne lui faisaient pas peur.
« Welcome Mister Walsh ! »
Or ces derniers ne sont pas représentés dans les instances dirigeantes et ils sont soumis aux règles édictées par les transporteurs.
Cela ne peut plus durer longtemps. Un nouvel équilibre doit être trouvé entre tous les acteurs et pas seulement les transporteurs.
Dans un futur proche, IATA devra faire aux agences de voyages la place qu’elles méritent. Après tout, elles se sont déjà organisées pour se faire représenter. Eh bien, les associations représentatives des distributeurs doivent faire partie des organes dirigeants de IATA.
Reste à régler la partie la plus épineuse : la garantie de bonne fin des billets achetés. Il est normal que IATA demande à ses distributeurs une assurance contre leurs éventuels dépôts de bilan qui, bien entendu, pénalisent les transporteurs.
Mais la réciproque doit aussi être mise en place. Les compagnies aériennes ne peuvent plus s’exonérer de l’assurance contre leurs propres défaillances au seul prétexte qu’elles sont dans l’ensemble plus grosses que les distributeurs.
Il est plus qu’urgent de trouver une solution à cette injustice, d’autant plus que la sortie de la période actuelle risque d’être particulièrement difficile pour nombre de transporteurs. La solution existe.
Elle passe par la souscription obligatoire d’une assurance qui protégerait l’argent des clients jusqu’à la consommation de leurs billets.
Le coût est connu, il est de l’ordre d’un dollar par passager. Le système a déjà été examiné par IATA il y a de cela plus de dix ans. Voilà une réforme largement attendue.
Monsieur Willie Walsh n’aura pas la tâche facile. On attend beaucoup de lui, mais il a prouvé que les challenges ne lui faisaient pas peur.
« Welcome Mister Walsh ! »
Jean-Louis Baroux - DR
Jean-Louis Baroux est l'ancien président d'APG (Air Promotion Group) et le créateur du CAF (Cannes Airlines Forum) devenu le World Air Forum.
Grand spécialiste de l'aérien, il a signé aux éditions L'Archipel ''Compagnies Aériennes : la faillite du modèle'', un ouvrage que tous les professionnels du tourisme devraient avoir lu.
Les droits d'auteur de l'ouvrage seront reversés à une association caritative. On peut l'acquérir à cette adresse : www.editionsarchipel.com.
Grand spécialiste de l'aérien, il a signé aux éditions L'Archipel ''Compagnies Aériennes : la faillite du modèle'', un ouvrage que tous les professionnels du tourisme devraient avoir lu.
Les droits d'auteur de l'ouvrage seront reversés à une association caritative. On peut l'acquérir à cette adresse : www.editionsarchipel.com.