Alors que la 5e vague de covid-19 commence à prendre de plus en plus d'ampleur, l'inquiétude monte chez les professionnels du tourisme.
Réuni pour la première fois en présentiel depuis 2 ans, le Conseil d'Administration des Entreprises du Voyage Méditerranée a notamment évoqué la problématique du remboursement des Prêts garantis par l'Etat.
Invité en tant que Président de l'UPE 13, Philippe Korcia qui est également le patron du réseau EurAfrique tire la sonnette d'alarme.
"Notre secteur est touché par la pandémie et nous voyons bien que la situation va continuer, nous sommes dépendants d'un système sanitaire mondial.
Nous allons nous retrouver dans un étau entre les contraintes sanitaires et les contraintes financières avec les Prêts Garantis l'Etat.
Il va falloir trouver une solution pour ces PGE. Nous ne pourrons pas rembourser en avril prochain, il faut arrêter de se mentir."
Réuni pour la première fois en présentiel depuis 2 ans, le Conseil d'Administration des Entreprises du Voyage Méditerranée a notamment évoqué la problématique du remboursement des Prêts garantis par l'Etat.
Invité en tant que Président de l'UPE 13, Philippe Korcia qui est également le patron du réseau EurAfrique tire la sonnette d'alarme.
"Notre secteur est touché par la pandémie et nous voyons bien que la situation va continuer, nous sommes dépendants d'un système sanitaire mondial.
Nous allons nous retrouver dans un étau entre les contraintes sanitaires et les contraintes financières avec les Prêts Garantis l'Etat.
Il va falloir trouver une solution pour ces PGE. Nous ne pourrons pas rembourser en avril prochain, il faut arrêter de se mentir."
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Philippe Korcia en appelle à l'Etat : "Il va falloir trouver une solution pour ne pas rembourser la part de 90% du prêt qui est garanti par l'Etat. Nous pourrions payer les 10% aux banques, mais il faut trouver une solution.
Sans une activité normale nous ne pourrons pas payer ces prêts qui représentent entre 25% et 30% de notre chiffre d'affaires. C'est colossal." lance t-il.
Pour rappel, le Ministère de l'Economie a permis aux entreprises qui avaient contracté ce type de prêt de reporter d’un an le début du remboursement et de commencer à le rembourser à partir d’avril 2022.
En décalant d'un an l'échéance, le prêt devra ainsi être remboursé en 4 ans, pour ne pas dépasser le délai incompressible de l'amortissement de 5 ans imposé par l'Europe.
Pour Jean Dionnet, Président d'Univairmer, le sujet est aussi une préoccupation. Selon lui certaines entreprises pourraient se retrouver en grande difficulté.
"Pour pouvoir rembourser les PGE il faut une activité normale et stable, or dans le meilleur des cas notre industrie, les agences de voyages et les tour-opérateurs réalisent entre 50% et 70% de l'activité de 2019.
Nous ne sommes pas dans une situation où le business est revenu. Nous voyons bien depuis quelques jours que nous ne sommes pas sortis de l'épidémie. Plusieurs pistes pourraient être étudiées : l'abandon de tout ou partie des PGE, un nouveau décalage d'un an ou l'étalement sur 8 ou 9 ans de la durée de remboursement. "
Sans une activité normale nous ne pourrons pas payer ces prêts qui représentent entre 25% et 30% de notre chiffre d'affaires. C'est colossal." lance t-il.
Pour rappel, le Ministère de l'Economie a permis aux entreprises qui avaient contracté ce type de prêt de reporter d’un an le début du remboursement et de commencer à le rembourser à partir d’avril 2022.
En décalant d'un an l'échéance, le prêt devra ainsi être remboursé en 4 ans, pour ne pas dépasser le délai incompressible de l'amortissement de 5 ans imposé par l'Europe.
Pour Jean Dionnet, Président d'Univairmer, le sujet est aussi une préoccupation. Selon lui certaines entreprises pourraient se retrouver en grande difficulté.
"Pour pouvoir rembourser les PGE il faut une activité normale et stable, or dans le meilleur des cas notre industrie, les agences de voyages et les tour-opérateurs réalisent entre 50% et 70% de l'activité de 2019.
Nous ne sommes pas dans une situation où le business est revenu. Nous voyons bien depuis quelques jours que nous ne sommes pas sortis de l'épidémie. Plusieurs pistes pourraient être étudiées : l'abandon de tout ou partie des PGE, un nouveau décalage d'un an ou l'étalement sur 8 ou 9 ans de la durée de remboursement. "
Un sujet qui concerne tout le secteur du tourisme
L'ensemble de l'écosystème touristique plaide en faveur d'aménagements, hôteliers et restaurateurs en tête.
Le sujet est également suivi de près par les Entreprises du Voyage (EDV) dans le cadre de la confédération des acteurs du tourisme (CAT) qui regroupe l’ensemble des professions du secteur touristique : les hébergeurs et restaurateurs, les opérateurs de voyages, les transporteurs, les métiers de l’événement et les activités génératrices de flux touristiques.
Toutefois si Jean-Pierre Mas, Président des EDV est conscient de l'inquiétude que suscite cette échéance il tempère : "Chaque chose en son temps. Nous suivons bien sûr le sujet, mais ce n'est pas un sujet d'actualité immédiate."
Le secteur HCR (Hôtellerie, Café, Restauration) ne manque pas de son côté une occasion pour monter au créneau.
Lors du 6ème Congrès annuel du groupement national des indépendants (GNI) du 15 novembre le sujet avait été mis sur la table. Mais Bruno Le Maire, ministre de l'Economie, avait donné une fin de non recevoir : "Je suis comme toujours très direct et très transparent avec vous, je n’envisage pas de mesures universelles".
Il a une nouvelle fois réitéré le même message à l'occasion du congrès de l'UMIH, qui se tient à Strasbourg ce 23 novembre 2021. Le Syndicat plaide en faveur d'un rééchelonnement des PGE.
Mais le ministre de l'Economie a une nouvelle fois balayé tout nouvel aménagement. Cité par France Bleu Alsace, il préconise de traiter les dossiers au cas par cas : "Je pense que le rééchelonnement n'est pas la meilleure solution. Je préfère un traitement au cas par cas. Je sais que les PGE sont une vraie préoccupation.
Mais j'apporte une réponse plus efficace et rationnelle. (...) Ceux qui auraient du mal à rembourser ne doivent pas non plus se trouver en face à face avec leur conseiller bancaire. Il faut qu'il y ait un médiateur (...)"]i
Le Ministre précise que dans chaque département une médiation a été mise en place.
Pour Damien Duval, directeur général des villages Clubs Cap France : "Tout l'enjeu du PGE est de pouvoir reporter à 5 ou 10 ans son remboursement étant entendu que pour beaucoup de structures soumises à la saisonnalité et à certains profils de clients, la crise du COVID n'est pas réglée. Cela constituerait un véritable soulagement car, ne l'oublions pas pendant près d'un an la seule réponse qui a été apportée au plus haut de la crise (2020) a été la souscription d'un emprunt.
Le fonds de solidarité ne prenant véritablement de l'ampleur qu'en novembre 2020. Entre le plan de relance, les fonds européens et le dispositif de reconquête du tourisme, le liant pourrait être le report des remboursements des PGE"
Sauf que Bercy y est pour l'instant opposé.
Déjà à une question posée par Muriel Roques-Etienne député LRM, publiée au JO le 12 octobre, le ministère de l'Economie avait répondu dans ce sens : "Le Gouvernement s'est assuré que le PGE puisse effectivement être allongé, dans le cadre d'une restructuration de l'ensemble des dettes de l'entreprise sous l'égide d'un juge".
Comme le souligne le site netPME, un arrêté publié au JO le 8 juillet permet l’allongement du remboursement des PGE au-delà de 6 ans dans le cadre des procédures de restructuration amiable (mandat et conciliation) et judiciaire (sauvegarde, redressement judiciaire, procédure de traitement de crise pour les TPE/PME).
Le sujet est également suivi de près par les Entreprises du Voyage (EDV) dans le cadre de la confédération des acteurs du tourisme (CAT) qui regroupe l’ensemble des professions du secteur touristique : les hébergeurs et restaurateurs, les opérateurs de voyages, les transporteurs, les métiers de l’événement et les activités génératrices de flux touristiques.
Toutefois si Jean-Pierre Mas, Président des EDV est conscient de l'inquiétude que suscite cette échéance il tempère : "Chaque chose en son temps. Nous suivons bien sûr le sujet, mais ce n'est pas un sujet d'actualité immédiate."
Le secteur HCR (Hôtellerie, Café, Restauration) ne manque pas de son côté une occasion pour monter au créneau.
Lors du 6ème Congrès annuel du groupement national des indépendants (GNI) du 15 novembre le sujet avait été mis sur la table. Mais Bruno Le Maire, ministre de l'Economie, avait donné une fin de non recevoir : "Je suis comme toujours très direct et très transparent avec vous, je n’envisage pas de mesures universelles".
Il a une nouvelle fois réitéré le même message à l'occasion du congrès de l'UMIH, qui se tient à Strasbourg ce 23 novembre 2021. Le Syndicat plaide en faveur d'un rééchelonnement des PGE.
Mais le ministre de l'Economie a une nouvelle fois balayé tout nouvel aménagement. Cité par France Bleu Alsace, il préconise de traiter les dossiers au cas par cas : "Je pense que le rééchelonnement n'est pas la meilleure solution. Je préfère un traitement au cas par cas. Je sais que les PGE sont une vraie préoccupation.
Mais j'apporte une réponse plus efficace et rationnelle. (...) Ceux qui auraient du mal à rembourser ne doivent pas non plus se trouver en face à face avec leur conseiller bancaire. Il faut qu'il y ait un médiateur (...)"]i
Le Ministre précise que dans chaque département une médiation a été mise en place.
Pour Damien Duval, directeur général des villages Clubs Cap France : "Tout l'enjeu du PGE est de pouvoir reporter à 5 ou 10 ans son remboursement étant entendu que pour beaucoup de structures soumises à la saisonnalité et à certains profils de clients, la crise du COVID n'est pas réglée. Cela constituerait un véritable soulagement car, ne l'oublions pas pendant près d'un an la seule réponse qui a été apportée au plus haut de la crise (2020) a été la souscription d'un emprunt.
Le fonds de solidarité ne prenant véritablement de l'ampleur qu'en novembre 2020. Entre le plan de relance, les fonds européens et le dispositif de reconquête du tourisme, le liant pourrait être le report des remboursements des PGE"
Sauf que Bercy y est pour l'instant opposé.
Déjà à une question posée par Muriel Roques-Etienne député LRM, publiée au JO le 12 octobre, le ministère de l'Economie avait répondu dans ce sens : "Le Gouvernement s'est assuré que le PGE puisse effectivement être allongé, dans le cadre d'une restructuration de l'ensemble des dettes de l'entreprise sous l'égide d'un juge".
Comme le souligne le site netPME, un arrêté publié au JO le 8 juillet permet l’allongement du remboursement des PGE au-delà de 6 ans dans le cadre des procédures de restructuration amiable (mandat et conciliation) et judiciaire (sauvegarde, redressement judiciaire, procédure de traitement de crise pour les TPE/PME).
"Ce sera un vrai sujet en 2022"
Seule annonce faite par Bercy concernant les PGE : l'allongement de la période de demande de nouveaux PGE qui devaient initialement s’arrêter eau 31 décembre 2021 et qui seront possibles jusqu’à fin juin 2022.
Pour Richard Vainopoulos, Président de Tourcom qui plaide lui aussi pour l'étalement des échéances sur 2 ou 3 ans supplémentaires en accord avec les banques (ce qui impliquerait l'abandon de la garantie de l'Etat sur les montants concernés), le dossier n'avancera pas avant 2022.
"L'Etat ne prendra pas en charge les PGE, Je n'y crois pas. Des discussions sont engagées au niveau européen, et d'autres Etats ont entamés des pourparlers avec Bruxelles. Mais je ne pense pas que le dossier des PGE va évoluer avant le début d'année" analyse t-il.
"Ce sera un vrai sujet en 2022, mais pas seulement pour le tourisme. Mais il n'est pas encore d'actualité ajoute à son tour René-Marc Chikli, Président du SETO. La question sera alors de savoir si la reprise sera suffisante pour amortir les PGE."
En attendant, le député M. Le Fur (LR) a déposé un amendement au projet de loi de finances pour 2022 (PLF 2022) qui demande au gouvernement de remettre un rapport évaluant les conditions d’un allongement de la période de remboursement des PGE, pour les étaler les remboursements sur 8 ou 10 ans.
De quoi peut être faire avancer le débat...
Pour Richard Vainopoulos, Président de Tourcom qui plaide lui aussi pour l'étalement des échéances sur 2 ou 3 ans supplémentaires en accord avec les banques (ce qui impliquerait l'abandon de la garantie de l'Etat sur les montants concernés), le dossier n'avancera pas avant 2022.
"L'Etat ne prendra pas en charge les PGE, Je n'y crois pas. Des discussions sont engagées au niveau européen, et d'autres Etats ont entamés des pourparlers avec Bruxelles. Mais je ne pense pas que le dossier des PGE va évoluer avant le début d'année" analyse t-il.
"Ce sera un vrai sujet en 2022, mais pas seulement pour le tourisme. Mais il n'est pas encore d'actualité ajoute à son tour René-Marc Chikli, Président du SETO. La question sera alors de savoir si la reprise sera suffisante pour amortir les PGE."
En attendant, le député M. Le Fur (LR) a déposé un amendement au projet de loi de finances pour 2022 (PLF 2022) qui demande au gouvernement de remettre un rapport évaluant les conditions d’un allongement de la période de remboursement des PGE, pour les étaler les remboursements sur 8 ou 10 ans.
De quoi peut être faire avancer le débat...
En chiffres : (sources fédération bancaire française)
Au 15 octobre 2021, près de 693 000 entreprises tout secteur confondu ont contracté un PGE pour un montant de 142 milliards d'euros.
Selon la fédération bancaire française (FBF), au 14 septembre 2021, 16 % des entreprises ont remboursé totalement le prêt en 2021. Le solde, soit 84 % ont choisi d’étaler le remboursement. Parmi celles qui ont choisi d'étaler le remboursement, 52 % ont choisi pour le décalage d’un an offert par Bercy l’année dernière.
Selon la fédération bancaire française (FBF), au 14 septembre 2021, 16 % des entreprises ont remboursé totalement le prêt en 2021. Le solde, soit 84 % ont choisi d’étaler le remboursement. Parmi celles qui ont choisi d'étaler le remboursement, 52 % ont choisi pour le décalage d’un an offert par Bercy l’année dernière.