L’AFTM organisait une table-ronde « Qui est responsable de la consolidation et à qui profite-t-elle vraiment ? », animée par Marie Allantaz, le mercredi 18 septembre 2024, à l’IFTM Top Resa. @cl
La consolidation de l’industrie du tourisme s’opère depuis des années. Dernière en date, le rachat de CWT par American Express GBT. Pourquoi autant de rapprochements ?
« Il y a trois grands types de raisons. La première est commerciale. Vous êtes américain et voulez mettre un pied en Europe, c’est plus simple d'acheter des agences, car elles connaissent les marchés. Ensuite, il y a les raisons commerciales géographiques liées à des raisons stratégiques et industrielles. Par exemple, vous êtes Concur, vous avez un outil d'expense et vous rachetez des outils de booking tool. Enfin, la consolidation permet des économies d'échelle et financière. On peut mettre la tentative de rapprochement CWT/Amex dans cette catégorie », explique Pascal Jungfer, fondateur et CEO du cabinet Areka Consulting.
Christophe Jacquet, directeur général, d’Havas Voyages fait la distinction entre consolidation et globalisation : « Le groupe Marietton réalise un certain nombre d'acquisitions, mais ne consolide pas. Quand on fait des acquisitions, les entreprises restent indépendantes. »
« Il y a trois grands types de raisons. La première est commerciale. Vous êtes américain et voulez mettre un pied en Europe, c’est plus simple d'acheter des agences, car elles connaissent les marchés. Ensuite, il y a les raisons commerciales géographiques liées à des raisons stratégiques et industrielles. Par exemple, vous êtes Concur, vous avez un outil d'expense et vous rachetez des outils de booking tool. Enfin, la consolidation permet des économies d'échelle et financière. On peut mettre la tentative de rapprochement CWT/Amex dans cette catégorie », explique Pascal Jungfer, fondateur et CEO du cabinet Areka Consulting.
Christophe Jacquet, directeur général, d’Havas Voyages fait la distinction entre consolidation et globalisation : « Le groupe Marietton réalise un certain nombre d'acquisitions, mais ne consolide pas. Quand on fait des acquisitions, les entreprises restent indépendantes. »
A qui profite la consolidation ?
Qui bénéficie de la consolidation ? Pas le client selon le DG d’Havas Voyages : « Plus tu consolides, plus tu globalises, plus tu as de la déperdition et en particulier sur du service. La globalisation des TMC est plutôt une opportunité. »
« La responsabilité d'entreprises comme les nôtres en France est d'être extrêmement vigilante et pas tomber dans le panneau, en se disant la disruption est technologique, j'abandonne le service », précise Christophe Jacquet, de Havas Voyages.
Pour Jean-Marcel Michonet de Vairon Voyages, la consolidation permet de répondre à « une stratégie plutôt verticale, en étant propriétaire de toute la chaîne de valeur », avant de citer en exemple « le rachat de Neo par Amex GBT, puis, Egencia pour avoir une vraie satisfaction client, etc… »
Autre démarche, qui concerne plutôt « les agences françaises », celle de la « stratégie de défense : on achète pour maintenir un volume de vente qui permet de maintenir un chiffre d'affaires, un revenu. »
VoyagExpert s’est implantée au-delà des frontières pour répondre au besoin de ses clients.
« Dans notre stratégie, la consolidation est nécessaire pour grandir au service du client. Nous avons besoin d'avoir un service local dans les pays où nous nous déployons , comme on le fait chez nous en France. Cette consolidation se fait à l'échelle européenne, nous ne voulons pas être internationaux, mais avoir des partenaires internationaux avec en point d'orgue les économies, mais aussi la qualité de service », explique Sylvie Valentin, directrice des opérations chez VoyagExpert.
Autre acteur réuni autour de la table : Kactus, fruit de la fusion entre Kactus et Bird Office, deux plateformes de réservation MICE, mais positionnées sur deux segments différents. « Si de l'extérieur on avait l'impression que c'était deux plateformes de réservation assez identiques, on s'est assez vite rendu compte qu'il y avait beaucoup de synergies pour l'entreprise et pour les clients à se rapprocher : une seule plateforme à utiliser, donc une seule plateforme à maintenir, on peut mutualiser les forces de développement. Il y a eu des bénéfices, encore une fois, clients, fournisseurs, internes évidemment, avec des gains d'efficacité, et tout ça, ça nous permet de grandir », témoigne Thomas Cottin, directeur général de Kactus.
« Le point de départ de Kactus, c'est plutôt l'opposé du spectre, comme Navan ou TravelPerk, une société technologique qui est financée par du Venture Capital et qui essaie de développer une technologie dans un marché. C'est normal d’avoir une faiblesse au départ sur le service. Nous l’avons compris et nous nous sommes renforcés sur notre niveau de service. C'est quelque chose sur lequel on investit beaucoup. »
« La responsabilité d'entreprises comme les nôtres en France est d'être extrêmement vigilante et pas tomber dans le panneau, en se disant la disruption est technologique, j'abandonne le service », précise Christophe Jacquet, de Havas Voyages.
Pour Jean-Marcel Michonet de Vairon Voyages, la consolidation permet de répondre à « une stratégie plutôt verticale, en étant propriétaire de toute la chaîne de valeur », avant de citer en exemple « le rachat de Neo par Amex GBT, puis, Egencia pour avoir une vraie satisfaction client, etc… »
Autre démarche, qui concerne plutôt « les agences françaises », celle de la « stratégie de défense : on achète pour maintenir un volume de vente qui permet de maintenir un chiffre d'affaires, un revenu. »
VoyagExpert s’est implantée au-delà des frontières pour répondre au besoin de ses clients.
« Dans notre stratégie, la consolidation est nécessaire pour grandir au service du client. Nous avons besoin d'avoir un service local dans les pays où nous nous déployons , comme on le fait chez nous en France. Cette consolidation se fait à l'échelle européenne, nous ne voulons pas être internationaux, mais avoir des partenaires internationaux avec en point d'orgue les économies, mais aussi la qualité de service », explique Sylvie Valentin, directrice des opérations chez VoyagExpert.
Autre acteur réuni autour de la table : Kactus, fruit de la fusion entre Kactus et Bird Office, deux plateformes de réservation MICE, mais positionnées sur deux segments différents. « Si de l'extérieur on avait l'impression que c'était deux plateformes de réservation assez identiques, on s'est assez vite rendu compte qu'il y avait beaucoup de synergies pour l'entreprise et pour les clients à se rapprocher : une seule plateforme à utiliser, donc une seule plateforme à maintenir, on peut mutualiser les forces de développement. Il y a eu des bénéfices, encore une fois, clients, fournisseurs, internes évidemment, avec des gains d'efficacité, et tout ça, ça nous permet de grandir », témoigne Thomas Cottin, directeur général de Kactus.
« Le point de départ de Kactus, c'est plutôt l'opposé du spectre, comme Navan ou TravelPerk, une société technologique qui est financée par du Venture Capital et qui essaie de développer une technologie dans un marché. C'est normal d’avoir une faiblesse au départ sur le service. Nous l’avons compris et nous nous sommes renforcés sur notre niveau de service. C'est quelque chose sur lequel on investit beaucoup. »
Des avantages et des inconvénients
La consolidation, c’est aussi celle de la dépense et de la data pour arriver à piloter au mieux la stratégie mobilité d'affaires du client. « Quid de l’intégration globale de l'ensemble de la chaîne de valeur ? » interroge Marie Allantaz, animatrice de cette table-ronde.
« Il faut qu'elle tienne ses promesses, répond Pascal Jungfer, fondateur et CEO, d’Areka Consulting. C'est potentiellement un désavantage dans les négociations, parce que la consolidation pour les entreprises c'est la massification des achats et l'harmonisation des règles et des pratiques. »
Autres cas de figure : « Si les gens se consolident et intègrent la technologie, à un moment donné je passe d'un système ouvert à un système qui est de plus en plus fermé donc la nature même du job de l'acheteur change. Les options se ferment pour l’acheteur. »
Enfin, consolider, c’est aussi mettre fin à une stratégie régionale.
La consolidation a également ses avantages : « une offre sans couture intégrée dans le même environnement et si les acteurs sont plus rentables et plus efficaces, normalement c'est investi dans l'innovation », poursuit Pascal Jungfer, pour qui le niveau de service est également au rendez-vous.
« Il faut qu'elle tienne ses promesses, répond Pascal Jungfer, fondateur et CEO, d’Areka Consulting. C'est potentiellement un désavantage dans les négociations, parce que la consolidation pour les entreprises c'est la massification des achats et l'harmonisation des règles et des pratiques. »
Autres cas de figure : « Si les gens se consolident et intègrent la technologie, à un moment donné je passe d'un système ouvert à un système qui est de plus en plus fermé donc la nature même du job de l'acheteur change. Les options se ferment pour l’acheteur. »
Enfin, consolider, c’est aussi mettre fin à une stratégie régionale.
La consolidation a également ses avantages : « une offre sans couture intégrée dans le même environnement et si les acteurs sont plus rentables et plus efficaces, normalement c'est investi dans l'innovation », poursuit Pascal Jungfer, pour qui le niveau de service est également au rendez-vous.