Plusieurs nuages noirs planent au dessus de la tête des voyagistes et des agences. L'inflation en France, la hausse des prix de l'énergie, le contexte économique et la situation géopolitique, sans oublier l'ombre du covid. Depositphotos.com ratch0013 Auteur ratch0013
Si l'été 2022 est une embellie pour les opérateurs de voyage et de séjours, rien n'est encore joué pour la saison automne-hiver.
"Nous sommes très en retard en termes de réservations sur la période automne - hiver." annonçait Jean-Pierre Mas Président des Entreprises du voyages dans nos colonnes.
Plusieurs nuages noirs planent au dessus de la tête des voyagistes et des agences. L'inflation en France, la hausse des prix de l'énergie, le contexte économique et la situation géopolitique, sans oublier l'ombre du covid.
A lire aussi : Un bel été pour les voyagistes, mais quid de l'hiver ? 🔑
Pour Laurent Abitbol, Président du Groupe Marietton il reste plusieurs inconnues : "Est-on dans un rattrapage ou une reprise pérenne, c'est le grand suspense..." s'interrogeait il dans une interview la semaine dernière. "Septembre et octobre sont très bons, après on verra c'est trop tôt, nous n'avons pas de visibilité pour l'hiver".
"Nous sommes très en retard en termes de réservations sur la période automne - hiver." annonçait Jean-Pierre Mas Président des Entreprises du voyages dans nos colonnes.
Plusieurs nuages noirs planent au dessus de la tête des voyagistes et des agences. L'inflation en France, la hausse des prix de l'énergie, le contexte économique et la situation géopolitique, sans oublier l'ombre du covid.
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Pour Laurent Abitbol, Président du Groupe Marietton il reste plusieurs inconnues : "Est-on dans un rattrapage ou une reprise pérenne, c'est le grand suspense..." s'interrogeait il dans une interview la semaine dernière. "Septembre et octobre sont très bons, après on verra c'est trop tôt, nous n'avons pas de visibilité pour l'hiver".
"Les tarifs des voyages vont augmenter considérablement"
"Il y a une inconnue terrible entre la crise économique qui nous pend au nez et une inflation qui se poursuit" explique Jean Eustache, PDG D'AmériGo.
"Sur les Etats-Unis l'inflation est beaucoup plus violente qu'en Europe et les prestataires sur place n'hésitent pas à augmenter les tarifs du jour au lendemain. Les USA sont une destination où les tarifs ont pris 200€, 300€ voire 1000 € de plus par personne. Nous espérons évidemment que tout cela se tasse en 2023. Dans le même temps l'Amérique Latine est moins impactée par la hausse des tarifs, il y a des opportunités."
Une augmentation qui n'est pas nouvelle et qui s'est enclenchée dès cet été : "L'inflation du prix des billets d'avion liée à la hausse du prix du kérosène nous l'avons déjà subi cette année. Mais les tarifs des voyages vont augmenter considérablement" annonce René-Marc Chikli, Président du SETO.
Rappelons que pour un nombre de dossiers identiques traités pour l'été 2022 versus 2019, le volume d'affaires a grimpé de 20% selon les Entreprises du Voyage.
Climats du Monde en est le parfait exemple. Le tour-opérateur enregistre une forte augmentation de son panier moyen : "Les voyageurs ont dépensé davantage : nous sommes passés de 1700 € par personne à plus de 2000 € et on frise parfois même les 2500 €" souligne Olivia Calvin, la directrice commerciale.
Pour contenir les prix, elle mise sur ses engagements aériens et terrestres. "Dès que nous épuisons nos stocks, nous passons du simple au double voire au triple !"
"Sur les Etats-Unis l'inflation est beaucoup plus violente qu'en Europe et les prestataires sur place n'hésitent pas à augmenter les tarifs du jour au lendemain. Les USA sont une destination où les tarifs ont pris 200€, 300€ voire 1000 € de plus par personne. Nous espérons évidemment que tout cela se tasse en 2023. Dans le même temps l'Amérique Latine est moins impactée par la hausse des tarifs, il y a des opportunités."
Une augmentation qui n'est pas nouvelle et qui s'est enclenchée dès cet été : "L'inflation du prix des billets d'avion liée à la hausse du prix du kérosène nous l'avons déjà subi cette année. Mais les tarifs des voyages vont augmenter considérablement" annonce René-Marc Chikli, Président du SETO.
Rappelons que pour un nombre de dossiers identiques traités pour l'été 2022 versus 2019, le volume d'affaires a grimpé de 20% selon les Entreprises du Voyage.
Climats du Monde en est le parfait exemple. Le tour-opérateur enregistre une forte augmentation de son panier moyen : "Les voyageurs ont dépensé davantage : nous sommes passés de 1700 € par personne à plus de 2000 € et on frise parfois même les 2500 €" souligne Olivia Calvin, la directrice commerciale.
Pour contenir les prix, elle mise sur ses engagements aériens et terrestres. "Dès que nous épuisons nos stocks, nous passons du simple au double voire au triple !"
"La hausse des tarifs sera plus problématique en Europe"
FTI Voyages constate aussi des hausses comprises entre 4 et 22% selon les destinations. "Nous allons subir ces augmentations et cela nous inquiète, mais avec nos engagements nous pourrons maintenir notre promesse de maintenir les tarifs les plus bas.
Il n'empêche que nous manquons de visibilité pour attaquer ce nouvel exercice." précise Axel Mazerolles, Directeur général de FTI Voyages.
"La hausse des tarifs sera plus problématique en Europe" estime quant à lui Aurélien Aufort, Directeur général du Groupe Marietton "Les prix vont prendre entre 7 et 15% sur la Méditerranée en 2023, ca va aussi grimper sur la Grèce, les USA, le Canada. En revanche les pays du Maghreb pourraient tirer leur épingle du jeu l'an prochain".
Ce dernier reste pourtant optimiste : "ce n'est pas 10% de hausse qui freinera ceux qui ont envie de voyager. Il y aura sans doute une petite déperdition mais en revanche il peut y avoir des bascules en fonction des destinations"
Un avis partagé par Philippe Sangouard, Directeur de Boomerang Voyages (Groupe NG) qui reste, lui aussi, serein : "Le marché est ouvert il y a de nombreuses destinations accessibles. Si une destination est trop chère, les clients iront ailleurs. Selon moi, ils partent avec un style de vacances défini : clubs, sur-mesure, circuits, mais ils ne se bloquent pas sur un pays..."
Il n'empêche que nous manquons de visibilité pour attaquer ce nouvel exercice." précise Axel Mazerolles, Directeur général de FTI Voyages.
"La hausse des tarifs sera plus problématique en Europe" estime quant à lui Aurélien Aufort, Directeur général du Groupe Marietton "Les prix vont prendre entre 7 et 15% sur la Méditerranée en 2023, ca va aussi grimper sur la Grèce, les USA, le Canada. En revanche les pays du Maghreb pourraient tirer leur épingle du jeu l'an prochain".
Ce dernier reste pourtant optimiste : "ce n'est pas 10% de hausse qui freinera ceux qui ont envie de voyager. Il y aura sans doute une petite déperdition mais en revanche il peut y avoir des bascules en fonction des destinations"
Un avis partagé par Philippe Sangouard, Directeur de Boomerang Voyages (Groupe NG) qui reste, lui aussi, serein : "Le marché est ouvert il y a de nombreuses destinations accessibles. Si une destination est trop chère, les clients iront ailleurs. Selon moi, ils partent avec un style de vacances défini : clubs, sur-mesure, circuits, mais ils ne se bloquent pas sur un pays..."
Aérien : "Là où il y a une guerre tarifaire les hausses resteront limitées"
Des tarifs qui sont aussi grandement influencés par l'offre en sièges. "Si la quantité de vols baisse, les prix flambent. Sur les axes majeurs cela ne pose pas de problèmes nous avons toujours des alternatives avec des vols indirects" ajoute Philippe Sangouard.
Ce que confirme René-Marc Chikli : "Là où il y a une guerre tarifaire, les hausses resteront limitées. Cet été il y a eu des destinations long-courrier plus compétitives que certaines destinations d'Europe du Sud"
Autre caillou dans la chaussure des voyagistes : une parité euro/dollar défavorable pour les voyageurs français.
"Ce sujet n'est pas problématique que pour les Etats-Unis, cela va concerner toutes les destinations en dollars, cela va affecter énormément de destinations comme les Maldives, ou encore la République Dominicaine," prédit René-Marc Chikli.
Ce que confirme René-Marc Chikli : "Là où il y a une guerre tarifaire, les hausses resteront limitées. Cet été il y a eu des destinations long-courrier plus compétitives que certaines destinations d'Europe du Sud"
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"Ce sujet n'est pas problématique que pour les Etats-Unis, cela va concerner toutes les destinations en dollars, cela va affecter énormément de destinations comme les Maldives, ou encore la République Dominicaine," prédit René-Marc Chikli.
La problématique du pouvoir d'achat
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Il y a également les problèmes géopolitiques, avec un conflit armé en Europe qui se poursuit en Ukraine. Une situation qui préoccupe Aurélien Aufort : "c'est ce risque qui me préoccupe le plus".
Un point sur lequel, René-Marc Chikli se veut plus rassurant : "le conflit a débuté le 20 février et le 15 mars nous avions à nouveau des prises de commandes. La problématique viendra de l'arbitrage des ménages : si les factures augmentent, notamment celles de l'énergie, cela aura un impact sur la consommation de voyages, même si l'envie de voyager va persister".
Si pour l'été 2022, la question était : va t-on retrouver les niveaux de 2019... Pour l'hiver 2022 - 2023, peu évoquent la comparaison. "Nous ne savons pas si nous retrouverons les volumes antérieurs" s'interroge le Président du SETO qui ajoute "jusqu'ici nous avons été aidés par le bouclier tarifaire sur l'énergie.
Que se passera t-il s'il vient à disparaitre ? Je suis de nature optimiste mais il ne faut pas se voiler la face il y a certains paramètres que l'on ne peut ignorer".
Selon Jean Eustache, le phénomène inflationniste est en train de se calmer en Amérique du Nord : "Il y a encore quelques mois compliqués, mais nous espérons que tout ceci va se tasser en 2023. Nous apprenons à vivre au jour le jour. La période covid-19 nous a appris à être philosophe".
Et comme le résume si bien Olivia Calvin, avec une pointe d'ironie : "De toute façon je ne pense pas qu'on fait le métier de tour-opérateur pour rechercher la sérénité" ...
Un point sur lequel, René-Marc Chikli se veut plus rassurant : "le conflit a débuté le 20 février et le 15 mars nous avions à nouveau des prises de commandes. La problématique viendra de l'arbitrage des ménages : si les factures augmentent, notamment celles de l'énergie, cela aura un impact sur la consommation de voyages, même si l'envie de voyager va persister".
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Que se passera t-il s'il vient à disparaitre ? Je suis de nature optimiste mais il ne faut pas se voiler la face il y a certains paramètres que l'on ne peut ignorer".
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