Les tour-opérateurs français et européens grognent contre l'assurance obligatoire à Zanzibar - Depositphotos @Skorzewiak
Dans le courant de l'été, les tour-opérateurs spécialistes de la Tanzanie ont découvert une nouvelle exigence gouvernementale.
Les TO ont alors tapé du poing sur la table, pour faire sauter ce que certains professionnels qualifient de "taxe déguisée".
A partir du 1er septembre, puis finalement du 1er octobre, le gouvernement de Zanzibar a rendu obligatoire la souscription d’une assurance voyage pour toute personne se rendant sur Zanzibar, rapporte France Diplomatie.
Très rapidement, le SETO demande des explications aux autorités tanzanienne, mais sans résultat.
"Certains tour-opérateurs ne sont pas contents. explique Hervé Tilmont, le directeur général du syndicat des tour-opérateurs. Depuis on a mené plusieurs actions.
Conjointement avec les Entreprises du Voyage (EDV), nous avons écrit à la fois à l'ambassadeur de Tanzanie en France, mais également à Saada Mkuya Salum, ministre d'État chargée des Finances de Zanzibar,"
Le gouvernement français a aussi pris le relai.
Les TO ont alors tapé du poing sur la table, pour faire sauter ce que certains professionnels qualifient de "taxe déguisée".
A partir du 1er septembre, puis finalement du 1er octobre, le gouvernement de Zanzibar a rendu obligatoire la souscription d’une assurance voyage pour toute personne se rendant sur Zanzibar, rapporte France Diplomatie.
Très rapidement, le SETO demande des explications aux autorités tanzanienne, mais sans résultat.
"Certains tour-opérateurs ne sont pas contents. explique Hervé Tilmont, le directeur général du syndicat des tour-opérateurs. Depuis on a mené plusieurs actions.
Conjointement avec les Entreprises du Voyage (EDV), nous avons écrit à la fois à l'ambassadeur de Tanzanie en France, mais également à Saada Mkuya Salum, ministre d'État chargée des Finances de Zanzibar,"
Le gouvernement français a aussi pris le relai.
Zanzibar : assurance obligatoire, sauf pour se rendre en Tanzanie...
Dans le même temps, le directeur général du SETO a échangé à plusieurs reprises avec l'ambassadeur de Tanzanie en France, pour faire entendre la voix des tour-opérateurs et faire passer quelques messages.
"Nous lui avons dit que nous ne comprenions pas la démarche.
Autant, nous entendons le besoin de souscrire à une assurance, pour que le pays ne supporte pas les frais médicaux des voyageurs, autant nous ne concevons pas qu'elle soit imposée, aussi aux personnes couvertes, avec les mêmes garanties," poursuit-il.
Ainsi, quoiqu'il arrive, les voyageurs devront obligatoirement débourser 44 dollars, soit presque 40 euros, par personne. Cette assurance est valable pour une durée de 92 jours et seulement pour Zanzibar.
Elle n'est pas demandée, ni valable, pour se rendre dans le reste du territoire... tanzanien.
"Nous avons envoyé l’info à tous nos passagers. La démarche est très simple à faire en ligne.
Quelques voyageurs ont râlé, c'est à la marge. Nous leur expliquons que ce nouveau dispositif est comme un visa, obligatoire et étatique. Ils sont donc surassurés, mais nous n'avons pas le choix," nous confie Frédéric d’Hauthuille, le président de Globaltours, expert de la destination.
D'après la FAQ du site gouvernemental mis en ligne pour l'occasion, nous découvrons que la franchise ne couvre que les couvertures de base.
A savoir les frais médicaux d'urgence et les frais de rapatriement (corps et médicaux), mais aussi les accidents personnels, le retard des bagages, le vol et la perte, les frais juridiques, la responsabilité civile personnelle, etc.
Pour ceux qui ne connaissent pas l'histoire de l'île, le Gouvernement révolutionnaire de Zanzibar est autopromulgué en 1964.
Cette entité administrative indépendante, reprend les frontières de l'ancien sultanat de Zanzibar. Elle gère eux des trois îles principales de l'archipel (Unguja et Pemba) et a pour capitale, la ville de... Zanzibar.
"Nous lui avons dit que nous ne comprenions pas la démarche.
Autant, nous entendons le besoin de souscrire à une assurance, pour que le pays ne supporte pas les frais médicaux des voyageurs, autant nous ne concevons pas qu'elle soit imposée, aussi aux personnes couvertes, avec les mêmes garanties," poursuit-il.
Ainsi, quoiqu'il arrive, les voyageurs devront obligatoirement débourser 44 dollars, soit presque 40 euros, par personne. Cette assurance est valable pour une durée de 92 jours et seulement pour Zanzibar.
Elle n'est pas demandée, ni valable, pour se rendre dans le reste du territoire... tanzanien.
"Nous avons envoyé l’info à tous nos passagers. La démarche est très simple à faire en ligne.
Quelques voyageurs ont râlé, c'est à la marge. Nous leur expliquons que ce nouveau dispositif est comme un visa, obligatoire et étatique. Ils sont donc surassurés, mais nous n'avons pas le choix," nous confie Frédéric d’Hauthuille, le président de Globaltours, expert de la destination.
D'après la FAQ du site gouvernemental mis en ligne pour l'occasion, nous découvrons que la franchise ne couvre que les couvertures de base.
A savoir les frais médicaux d'urgence et les frais de rapatriement (corps et médicaux), mais aussi les accidents personnels, le retard des bagages, le vol et la perte, les frais juridiques, la responsabilité civile personnelle, etc.
Pour ceux qui ne connaissent pas l'histoire de l'île, le Gouvernement révolutionnaire de Zanzibar est autopromulgué en 1964.
Cette entité administrative indépendante, reprend les frontières de l'ancien sultanat de Zanzibar. Elle gère eux des trois îles principales de l'archipel (Unguja et Pemba) et a pour capitale, la ville de... Zanzibar.
Zanzibar : "Nous avons fait part de notre très fort mécontentement"
Cette indépendance, bien que limitée, a permis l'instauration de cette nouvelle assurance.
L'ECTAA y est allé aussi de sa missive, pour faire entendre la voix des TO européens particulièrement remontés.
"Nous aimerions faire part de nos préoccupations concernant les implications de cette exigence.
De nombreux voyagistes exigent déjà des voyageurs qu'ils souscrivent une assurance rapatriement médical comme condition de leur réservation.
L'une des préoccupations majeures est le risque de complications qui survient lorsque deux assureurs sont responsables du même risque (...)
En outre, cette nouvelle exigence pourrait donner l'impression que l'objectif premier des autorités est de promouvoir la vente d'assurances plutôt que de donner la priorité au bien-être des visiteurs," affirme le document que nous avons pu consulter.
Après les lettres, des discussions ont eu lieu de visu, pour faire infléchir l'exécutif... en vain.
Lors de l'IFTM une réunion de crise a eu lieu entre les représentants des professionnels français du tourisme et la ministre des Finances.
" Nous lui avons fait part de vive voix de notre très fort mécontentement et notre totale incompréhension," souffle Hervé Tilmont.
Les producteurs craignent que cette surcharge plombe les ventes de la destination, car le surcout s'Ă©tablit Ă 160 euros pour une famille avec 2 enfants.
Ils ont invité les autorités zanzibaries et celles des entreprises du voyage autour de la table des négociations afin de trouver une solution. "Malgré les échanges, la ministre s'est montrée intransigeante, elle ne veut rien savoir.
L'ambassadeur a ouvert une toute petite porte, dans le but d'organiser des discussions avec l'assureur, en vue d'éviter les doublons dans les assurances," dévoile le DG du SETO.
L'ECTAA y est allé aussi de sa missive, pour faire entendre la voix des TO européens particulièrement remontés.
"Nous aimerions faire part de nos préoccupations concernant les implications de cette exigence.
De nombreux voyagistes exigent déjà des voyageurs qu'ils souscrivent une assurance rapatriement médical comme condition de leur réservation.
L'une des préoccupations majeures est le risque de complications qui survient lorsque deux assureurs sont responsables du même risque (...)
En outre, cette nouvelle exigence pourrait donner l'impression que l'objectif premier des autorités est de promouvoir la vente d'assurances plutôt que de donner la priorité au bien-être des visiteurs," affirme le document que nous avons pu consulter.
Après les lettres, des discussions ont eu lieu de visu, pour faire infléchir l'exécutif... en vain.
Lors de l'IFTM une réunion de crise a eu lieu entre les représentants des professionnels français du tourisme et la ministre des Finances.
" Nous lui avons fait part de vive voix de notre très fort mécontentement et notre totale incompréhension," souffle Hervé Tilmont.
Les producteurs craignent que cette surcharge plombe les ventes de la destination, car le surcout s'Ă©tablit Ă 160 euros pour une famille avec 2 enfants.
Ils ont invité les autorités zanzibaries et celles des entreprises du voyage autour de la table des négociations afin de trouver une solution. "Malgré les échanges, la ministre s'est montrée intransigeante, elle ne veut rien savoir.
L'ambassadeur a ouvert une toute petite porte, dans le but d'organiser des discussions avec l'assureur, en vue d'éviter les doublons dans les assurances," dévoile le DG du SETO.
Assurance Zanzibar : oĂą va l'argent ?
Une inflexibilité qui s'expliquerait par la volonté présidentielle d'appliquer cette décision.
Pour l'heure, aucune date ni échéance n'ont été partagées avec le Syndicat pour une éventuelle entrevue. Chacune des parties campe sur ses positions et les premiers voyageurs devront vraisemblablement s'acquitter de cette taxe ou assurance.
Celle-ci a été justifiée par le gouvernement révolutionnaire en raison des frais médicaux excessifs générés durant la crise sanitaire, par les touristes non couverts.
Pour d'autres acteurs, les raisons seraient plus ou moins troubles et se résumeraient à une simple taxe déguisée.
Le produit est construit entre ZIC (Zanzibar Insurrance Company) et le géant français de l'assurance AXA.
D'après un acteur ayant préféré conserver l'anonymat, le prix exigé ne reflète pas vraiment les garanties basiques associées. Au mieux, cela ne coûte qu'une poignée d'euros à l'assureur.
Alors on peut poser la question : a qui profite cette "taxe" : Ă AXA Maroc ou au gouvernement zanzibari ?
Nul ne sait vraiment. Les tour-opérateurs n'auraient eu aucun mal à comprendre l'imposition d'une nouvelle taxe. De nombreuses destinations font payer les voyageurs pour absorber l'impact de l'activité sur le climat et le pays.
Pour l'heure, aucune date ni échéance n'ont été partagées avec le Syndicat pour une éventuelle entrevue. Chacune des parties campe sur ses positions et les premiers voyageurs devront vraisemblablement s'acquitter de cette taxe ou assurance.
Celle-ci a été justifiée par le gouvernement révolutionnaire en raison des frais médicaux excessifs générés durant la crise sanitaire, par les touristes non couverts.
Pour d'autres acteurs, les raisons seraient plus ou moins troubles et se résumeraient à une simple taxe déguisée.
Le produit est construit entre ZIC (Zanzibar Insurrance Company) et le géant français de l'assurance AXA.
D'après un acteur ayant préféré conserver l'anonymat, le prix exigé ne reflète pas vraiment les garanties basiques associées. Au mieux, cela ne coûte qu'une poignée d'euros à l'assureur.
Alors on peut poser la question : a qui profite cette "taxe" : Ă AXA Maroc ou au gouvernement zanzibari ?
Nul ne sait vraiment. Les tour-opérateurs n'auraient eu aucun mal à comprendre l'imposition d'une nouvelle taxe. De nombreuses destinations font payer les voyageurs pour absorber l'impact de l'activité sur le climat et le pays.
Zanzibar : les TO craignent une désaffection de la destination
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"Au moins, cela aurait été transparent, plutôt que d'imposer cette assurance dont personne ne veut et dotée de garanties restreintes.
"Tous nos clients sont déjà assurés pour leur voyage, soit par leur agence soit par nous, il n’y a donc aucune raison objective de leur faire contracter une 2e assurance.
Je suis favorable à faire sauter cette assurance pour tout voyage organisé par un professionnel," nous a indiqué Guillaume Linton, le PDG d'Asia.
L'association des tour-opérateurs de Tanzanie s'est aussi emparée du sujet, craignant non seulement une baisse du nombre de visiteurs mais aussi de possibles pagailles à l'aéroport, pour contrôler la possession du papier.
D'après la FAQ, l'assistance est assurée par AXA...Maroc.
En cas de problème, les voyageurs sont invités à adresser un mail à l'adresse mail suivante medical-service@axa-assistance.ma ou à appeler le +331701957025.
Les conséquences pourraient se faire ressentir aussi dans les agences de voyages.
"C'est quand même une destination importante dans le paysage français.
Elle est souvent associée dans des combinés safaris. Les opérateurs font des efforts et s'engagent pour l'opérer," recontextualise Hervé Tilmont.
En 2023, Zanzibar a accueilli près de 640 000 touristes internationaux, dont 72 000 voyageurs français, le 2e marché émetteur derrière l'Italie. Ils seront sans doute un peu moins l'année prochaine.
"Tous nos clients sont déjà assurés pour leur voyage, soit par leur agence soit par nous, il n’y a donc aucune raison objective de leur faire contracter une 2e assurance.
Je suis favorable à faire sauter cette assurance pour tout voyage organisé par un professionnel," nous a indiqué Guillaume Linton, le PDG d'Asia.
L'association des tour-opérateurs de Tanzanie s'est aussi emparée du sujet, craignant non seulement une baisse du nombre de visiteurs mais aussi de possibles pagailles à l'aéroport, pour contrôler la possession du papier.
D'après la FAQ, l'assistance est assurée par AXA...Maroc.
En cas de problème, les voyageurs sont invités à adresser un mail à l'adresse mail suivante medical-service@axa-assistance.ma ou à appeler le +331701957025.
Les conséquences pourraient se faire ressentir aussi dans les agences de voyages.
"C'est quand même une destination importante dans le paysage français.
Elle est souvent associée dans des combinés safaris. Les opérateurs font des efforts et s'engagent pour l'opérer," recontextualise Hervé Tilmont.
En 2023, Zanzibar a accueilli près de 640 000 touristes internationaux, dont 72 000 voyageurs français, le 2e marché émetteur derrière l'Italie. Ils seront sans doute un peu moins l'année prochaine.