Hôtels, restaurants, locations de voiture, autocars... Les Etats-Unis et le Canada vont être confrontés à des difficultés opérationnelles et les pros devront mieux anticiper en informant les clients ! - DR : Depositphotos.com, curaphotography
Ce n'est plus un secret : la saison estivale qui s'annonce promet d'être sportive.
Après deux ans de pandémie et des frontières qui s'ouvrent, le voyage reprend ses droits.
Lire aussi : Voyage : Après les étés à vide... l'enfer du trop-plein !
De quoi redonner le sourire aux agents de voyages et opérateurs de séjours en tout genre. Mais derrière les sourires, les professionnels du tourisme s'attendent à un été difficile sur le plan opérationnel.
Difficultés à recruter du personnel, prix qui grimpent et annulation de vols... comme nous l'avons déjà écrit, il faudra repasser pour retrouver une expérience client au top niveau !
En France bien sûr, mais aussi dans de nombreuses autres destinations en Europe et dans le monde. Les Amériques ne vont pas faire exception à la règle.
Après deux ans de pandémie et des frontières qui s'ouvrent, le voyage reprend ses droits.
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Difficultés à recruter du personnel, prix qui grimpent et annulation de vols... comme nous l'avons déjà écrit, il faudra repasser pour retrouver une expérience client au top niveau !
En France bien sûr, mais aussi dans de nombreuses autres destinations en Europe et dans le monde. Les Amériques ne vont pas faire exception à la règle.
Etats-Unis et Canada : les voyageurs bien décidés à découvrir l'Amérique du Nord
Le Canada et les Etats-Unis ont rouvert respectivement leurs frontières le 7 septembre 2021 et 8 novembre 2021.
Si le démarrage a pris un peu de temps, pas de doute ces deux destinations ont retrouvé de l'engouement sur le marché français.
Et ce n'est pas la hausse des tarifs qui a freiné les ardeurs des voyageurs.
"Les prix ont grimpé pour les locations de véhicules, cela a également été le cas pour l'aérien mais aussi sur le terrestre avec parfois moins de disponibilités liées au manque de personnel. Malgré tout, cela n'a pas impacté l'activité, nous sommes bien remplis" constate Jérôme Thomann, Directeur technique de Jetset Voyages.
Lire aussi : Voyage USA : quelles conditions d'entrée ?
"Après une attente de 3 ans, les voyageurs sont nombreux et impatients à vouloir visiter le Canada cet été", constate également Louis Michaud, chef des ventes chez Jonview.
Pour Jean Eustache, le PDG d'AmériGo : "les Etats-Unis vont aussi faire un carton cette année, mais", tempère-t-il, "la qualité sur place ne sera pas la même, nous allons connaître des après-ventes comme nous n'en avons pas connu depuis 20 ans".
Si le démarrage a pris un peu de temps, pas de doute ces deux destinations ont retrouvé de l'engouement sur le marché français.
Et ce n'est pas la hausse des tarifs qui a freiné les ardeurs des voyageurs.
"Les prix ont grimpé pour les locations de véhicules, cela a également été le cas pour l'aérien mais aussi sur le terrestre avec parfois moins de disponibilités liées au manque de personnel. Malgré tout, cela n'a pas impacté l'activité, nous sommes bien remplis" constate Jérôme Thomann, Directeur technique de Jetset Voyages.
Lire aussi : Voyage USA : quelles conditions d'entrée ?
"Après une attente de 3 ans, les voyageurs sont nombreux et impatients à vouloir visiter le Canada cet été", constate également Louis Michaud, chef des ventes chez Jonview.
Pour Jean Eustache, le PDG d'AmériGo : "les Etats-Unis vont aussi faire un carton cette année, mais", tempère-t-il, "la qualité sur place ne sera pas la même, nous allons connaître des après-ventes comme nous n'en avons pas connu depuis 20 ans".
A quoi faut-il s'attendre sur place ?
Alors à quoi faut-il s'attendre sur place ?
Nathalie Delame, directrice service individuels USA d'AmériGo, a participé au dernier IPW 2022 à Orlando, le salon de référence du tourisme aux Etats-Unis.
Elle a pu vivre les changements de l'ère post-Covid. Dans les hôtels tout d'abord où, faute de femmes de chambre, le ménage n'est plus fait quotidiennement. "Il est possible de demander un refresh, mais nous ressentons le manque de personnel", témoigne-t-elle.
Idem pour les petits-déjeuners qui ne sont plus servis en salle. A la place, des alternatives un peu moins qualitatives sont proposées ou des boîte-repas font office de breakfast. "Et dans certains hôtels, ils sont carrément supprimés", prévient également Nathalie Delame. Une situation que l'on retrouve au Canada.
Certaines piscines ne sont pas ouvertes et les restaurants ferment plus tôt... Il faudra donc que les Français se mettent à l'heure américaine pour le dîner. "Les prix ont également grimpé dans les restaurants avec, par exemple, un menu burger, boisson et frites qui tournait aux alentours de 15 dollars. Désormais il faut compter 22 dollars pour juste le burger frites", prévient Emmanuelle Vaugeois Bolanos, fondatrice du réceptif Scenic Roads.
Enfin, les loueurs de voitures qui ont vendu leurs véhicules pendant la pandémie se retrouvent pris au dépourvu ! "Il est frappant de constater que sur les parkings qui étaient habituellement pleins, il n'y a presque plus de voitures", s'étonne Nathalie Delame d'AmériGo.
Mais contrairement au Canada, il est toujours possible de trouver des locations. "La flotte est réduite aux Etats-Unis. Mais il y a des véhicules qui, c'est vrai, affichent de nombreux kilomètres au compteur... Espérons qu'il n'y aura pas trop de pannes. Au Canada, en revanche, il est impossible de trouver une voiture, nous avons stoppé les ventes depuis deux mois", ajoute Jean Eustache.
Nathalie Delame, directrice service individuels USA d'AmériGo, a participé au dernier IPW 2022 à Orlando, le salon de référence du tourisme aux Etats-Unis.
Elle a pu vivre les changements de l'ère post-Covid. Dans les hôtels tout d'abord où, faute de femmes de chambre, le ménage n'est plus fait quotidiennement. "Il est possible de demander un refresh, mais nous ressentons le manque de personnel", témoigne-t-elle.
Idem pour les petits-déjeuners qui ne sont plus servis en salle. A la place, des alternatives un peu moins qualitatives sont proposées ou des boîte-repas font office de breakfast. "Et dans certains hôtels, ils sont carrément supprimés", prévient également Nathalie Delame. Une situation que l'on retrouve au Canada.
Certaines piscines ne sont pas ouvertes et les restaurants ferment plus tôt... Il faudra donc que les Français se mettent à l'heure américaine pour le dîner. "Les prix ont également grimpé dans les restaurants avec, par exemple, un menu burger, boisson et frites qui tournait aux alentours de 15 dollars. Désormais il faut compter 22 dollars pour juste le burger frites", prévient Emmanuelle Vaugeois Bolanos, fondatrice du réceptif Scenic Roads.
Enfin, les loueurs de voitures qui ont vendu leurs véhicules pendant la pandémie se retrouvent pris au dépourvu ! "Il est frappant de constater que sur les parkings qui étaient habituellement pleins, il n'y a presque plus de voitures", s'étonne Nathalie Delame d'AmériGo.
Mais contrairement au Canada, il est toujours possible de trouver des locations. "La flotte est réduite aux Etats-Unis. Mais il y a des véhicules qui, c'est vrai, affichent de nombreux kilomètres au compteur... Espérons qu'il n'y aura pas trop de pannes. Au Canada, en revanche, il est impossible de trouver une voiture, nous avons stoppé les ventes depuis deux mois", ajoute Jean Eustache.
Des marges qui s'amenuisent
"Ce sont des difficultés que les voyageurs vont rencontrer partout dans le monde", prévient Jérôme Thomann de Jetset Voyages.
Outre la location de voiture, d'autres difficultés touchent également les autocars. Pendant la pandémie, les chauffeurs ont davantage conduit les camions et depuis, il y a une pénurie de chauffeurs. Sans compter que les pièces automobiles tardent depuis la pandémie à arriver en cas de panne.
Résultat : "On se retrouve avec des augmentations de tarifs de 15 à 20%, et parfois de vieux autocars. J'ai un groupe qui s'est retrouvé avec un bus de 1998", précise Emmanuelle Vaugeois Bolanos de Scenic Roads.
Cette dernière a créé un groupe WhatsApp avec d'autres DMC pour s'entraider.
Car au-delà des difficultés opérationnelles, les réceptifs et tour-opérateurs voient leur marge se réduire comme peau de chagrin.
"Nous respectons les contrats et nous nous retrouvons avec des prestations de moins bonne qualité et avec des prix plus chers. Nos marges en prennent un coup. Notamment sur les voyages reportés pour cause de pandémie, parfois on perd même de l'argent", explique Emmanuelle Vaugeois Bolanos.
Outre la location de voiture, d'autres difficultés touchent également les autocars. Pendant la pandémie, les chauffeurs ont davantage conduit les camions et depuis, il y a une pénurie de chauffeurs. Sans compter que les pièces automobiles tardent depuis la pandémie à arriver en cas de panne.
Résultat : "On se retrouve avec des augmentations de tarifs de 15 à 20%, et parfois de vieux autocars. J'ai un groupe qui s'est retrouvé avec un bus de 1998", précise Emmanuelle Vaugeois Bolanos de Scenic Roads.
Cette dernière a créé un groupe WhatsApp avec d'autres DMC pour s'entraider.
Car au-delà des difficultés opérationnelles, les réceptifs et tour-opérateurs voient leur marge se réduire comme peau de chagrin.
"Nous respectons les contrats et nous nous retrouvons avec des prestations de moins bonne qualité et avec des prix plus chers. Nos marges en prennent un coup. Notamment sur les voyages reportés pour cause de pandémie, parfois on perd même de l'argent", explique Emmanuelle Vaugeois Bolanos.
Il faut informer les clients !
Autres articles
"Si nous réclamons les surcharges carburant sur l'aérien et les autocars, pour les hausses de tarifs qui concernent les hôtels et restaurants, nous absorbons les augmentations. Nous sommes obligés de sacrifier nos marges", poursuit Jean Eustache d'AmériGo.
Et les hausses de prix se semblent pas prêtes de s'arrêter. "Nombre de prestations 2022 avaient été négociées au printemps 2021 en période encore de Covid et communiqué à nos clients courant 2021 sur cette base. Depuis l’inflation a pris près de 9% globalement et plus encore sur l’alimentation, l’hôtellerie et les transports (du fait de l’essence, du manque de chauffeurs).
Et on attend encore une inflation importante dans les mois qui viennent. Les augmentations 2023 varient d’un programme a l’autre mais il faut bien compter généralement 15% d’augmentation de prix entre 2022 et 2023." ajoute Emmanuelle Legoff directrice générale de Go West Tours.
"Il est clair que ce n'est pas le monde d'avant, il est donc important d'avertir les clients", lance Jérôme Thomann de Jetset Voyages.
"Il faut vraiment que les agences informent leurs clients. Un client averti sera plus patient et plus conciliant", insiste le PDG d'AmériGo.
"Nous expliquons la situation au maximum aux agences, dès le devis jusqu'au carnet de voyages", complète Nathalie Delame. "Nous espérons que l'information circule jusqu'aux clients. Un client avisé sera plus compréhensif."
Du côté de Jetset Voyages aussi l'information est une priorité : "Déjà dès le devis, puis à la réservation et enfin dans le carnet de voyages, nous expliquons le monde après-Covid. Le client peut penser qu'il a payé un prix plus, sans avoir la même qualité de service. Si le client est au courant, ça passera toujours mieux. Les clients Jetset ne sont jamais jamais seuls et ont toujours le soutien des partenaires locaux."
Emmanuelle Vaugeois Bolanos de Scenic Roads le martèle à son tour : "Lorsque les clients sont prévenus, ils réagissent totalement différemment, ils n'ont pas l'impression que l'on se fiche d'eux. Il faut leur dire d'être patients.
Sur place nous faisons notre maximum pour rappeler tous les hôtels, pour que les chambres soient nettoyées et nos guides sont aussi prévenus pour expliquer la situation à la clientèle".
Même son de cloche du côté de Jonview au Canada : "Nos fournisseurs sont présents et sont impatients d’accueillir les visiteurs, mais il est important d’informer les voyageurs, avant leur arrivée, que nous sommes toujours en reprise et que les changements de dernière minute sont possibles et presque inévitables".
Louis Michaud, chef des ventes de Jonview ajoute : "Pour 2022, il est donc essentiel d’aviser les voyageurs que leur aventure canadienne amènera peut-être quelques surprises, mais surtout de belles découvertes."
"Malgré cela, il ne faut pas perdre de vue que les paysages restent toujours aussi magnifiques !", lance à son tour la fondatrice de Scenic Roads !
Et les hausses de prix se semblent pas prêtes de s'arrêter. "Nombre de prestations 2022 avaient été négociées au printemps 2021 en période encore de Covid et communiqué à nos clients courant 2021 sur cette base. Depuis l’inflation a pris près de 9% globalement et plus encore sur l’alimentation, l’hôtellerie et les transports (du fait de l’essence, du manque de chauffeurs).
Et on attend encore une inflation importante dans les mois qui viennent. Les augmentations 2023 varient d’un programme a l’autre mais il faut bien compter généralement 15% d’augmentation de prix entre 2022 et 2023." ajoute Emmanuelle Legoff directrice générale de Go West Tours.
"Il est clair que ce n'est pas le monde d'avant, il est donc important d'avertir les clients", lance Jérôme Thomann de Jetset Voyages.
"Il faut vraiment que les agences informent leurs clients. Un client averti sera plus patient et plus conciliant", insiste le PDG d'AmériGo.
"Nous expliquons la situation au maximum aux agences, dès le devis jusqu'au carnet de voyages", complète Nathalie Delame. "Nous espérons que l'information circule jusqu'aux clients. Un client avisé sera plus compréhensif."
Du côté de Jetset Voyages aussi l'information est une priorité : "Déjà dès le devis, puis à la réservation et enfin dans le carnet de voyages, nous expliquons le monde après-Covid. Le client peut penser qu'il a payé un prix plus, sans avoir la même qualité de service. Si le client est au courant, ça passera toujours mieux. Les clients Jetset ne sont jamais jamais seuls et ont toujours le soutien des partenaires locaux."
Emmanuelle Vaugeois Bolanos de Scenic Roads le martèle à son tour : "Lorsque les clients sont prévenus, ils réagissent totalement différemment, ils n'ont pas l'impression que l'on se fiche d'eux. Il faut leur dire d'être patients.
Sur place nous faisons notre maximum pour rappeler tous les hôtels, pour que les chambres soient nettoyées et nos guides sont aussi prévenus pour expliquer la situation à la clientèle".
Même son de cloche du côté de Jonview au Canada : "Nos fournisseurs sont présents et sont impatients d’accueillir les visiteurs, mais il est important d’informer les voyageurs, avant leur arrivée, que nous sommes toujours en reprise et que les changements de dernière minute sont possibles et presque inévitables".
Louis Michaud, chef des ventes de Jonview ajoute : "Pour 2022, il est donc essentiel d’aviser les voyageurs que leur aventure canadienne amènera peut-être quelques surprises, mais surtout de belles découvertes."
"Malgré cela, il ne faut pas perdre de vue que les paysages restent toujours aussi magnifiques !", lance à son tour la fondatrice de Scenic Roads !