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Coupe du Monde rugby 2023 : des retombées évaluées à 2,4 milliards € 🔑

20 équipes participantes dans 9 villes françaises


Du 8 septembre au 28 octobre prochain se déroula en France la 10ème édition de la Coupe du Monde de rugby. Durant un mois et demi les projecteurs seront braqués sur les neuf villes hôtes qui s’apprêtent à accueillir quelque 600 000 supporteurs du monde entier. Une opportunité unique pour celles-ci de tirer leur épingle du jeu et de faire de cet évènement un levier d’attractivité touristique.


Rédigé par le Jeudi 11 Mai 2023

La Coupe du Monde de rugby, un évènement qui permet de "promouvoir la France autrement". ©Pixabay
La Coupe du Monde de rugby, un évènement qui permet de "promouvoir la France autrement". ©Pixabay
« La Coupe du Monde de rugby, est un évènement qui compte énormément car il est la promesse de fortes retombées économiques sur le territoire, » résume Brigitte Bloch, présidente de Bordeaux Tourisme et Congrès.

Le chef-lieu de la région Nouvelle-Aquitaine qui comme huit autres villes hôtes (Lille, Lyon, Marseille, Nantes, Nice, Paris-Saint-Denis, Saint-Etienne et Toulouse) va donc recevoir les 20 équipes participantes au tournoi de rugby masculin, le plus prestigieux au monde.

« Le plus important, c’est la qualité de l’accueil car si vous réussissez votre accueil, vous avez l’assurance que les gens vont revenir » poursuit Brigitte Bloch.

Selon une étude BVA menée l’an dernier, les 600 000 visiteurs étrangers attendus devraient en moyenne séjourner 4 jours dans une ville hôte et y dépenser 1 250 euros.

Côté Français, 74% envisagent de suivre la Coupe du Monde de rugby, dont 35% dans un stade et 24% dans une fan zone.

Toujours selon ce sondage BVA, deux détenteurs de billets sur troisont déjà l'intention de faire des activités en marge des matches dans les villes hôtes (visite de musées, monuments, restaurants…).

Une bonne nouvelle, car le rugby véhicule une image positive en étant associé à des notions de fête et de fraternité.

Cela tombe bien, le comité d’organisation France 2023 présidé par Jacques Rivoal veut inscrire cet évènement autour de cette thématique.


Atout France capitalise sur « l’image sympathique du rugby »

« Membre officiel de l’organisation de la Coupe du Monde de rugby » via une convention signée avec France 2023 en 2019, Atout France n’hésite pas à prendre la parole et capitaliser sur « l’image sympathique » que génère cet évènement.

« C’est une façon de promouvoir la France autrement » indique Julie Gavrel, Responsable du pôle projet marketing et grands évènements au sein du GIE.

Lancée le 8 septembre dernier, à un an du début de la compétition, une campagne internationale ciblée sur huit marchés (Japon, Royaume-Uni, Irlande, Italie, Australie, Afrique du Sud, Nouvelle-Zélande, et Etats-Unis) fait la promotion des territoires hôtes afin de soutenir leur attractivité touristique.

Baptisée « le French Flair se partage », « cette campagne va nous accompagner jusqu’à la fin de la Coupe du Monde. Elle permet de valoriser l’identité de chaque territoire, de partager notre créativité, notre audace auprès des voyageurs internationaux » ajoute la responsable.

Jusqu’au terme de la compétition qui va tutoyer le milliard de téléspectateurs avec une diffusion dans 209 pays, différentes vagues de communication seront donc déployées. L’ancien rugbyman Frédéric Michalak en est l’ambassadeur emblématique.

« Il parle anglais et il jouit d’une très bonne notoriété à l’international » souligne Julie Gavrel qui constate déjà des « effets bénéfiques » de cette campagne qui induit ce double objectif « d’optimiser et allonger la durée de séjour des supporteurs qui viendront pendant la compétition, et de donner à ceux qui ne viendront pas à l’automne l’envie de programmer un voyage avant, ou après cette échéance majeure ».

En multipliant les animations et en prévoyant d’implanter des « villages spécifiques », les villes hôtes font les efforts nécessaires pour attirer les visiteurs.

Si Marseille aura son « Village Rugby » à même de recevoir 3 000 personnes en bas de la Canebière, Paris aura également le sien en forme de ballon ovale sur la place de la Concorde.

Il pourra accueillir jusqu’à 10 000 personnes
, « il n’a pas d’équivalent à ce jour » rappelle Pierre Rabadan, adjoint à la Mairie de Paris chargé des Sports, des Jeux Olympiques et Paralympiques et de la Seine.

Lieux de divertissement et de rassemblement, les villages intégreront une zone d’animation en lien avec l’univers du rugby. Ils incluront aussi des commerces vantant les produits du territoire.

Prescripteurs et influenceurs conviés dans les villes hôtes

Toulouse, terre d’Ovalie, n’est pas en reste. La ville cible plus particulièrement les Japonais. Ces derniers y disputeront deux de leurs matches et auront également leur camp de base établi dans la Ville rose.

L’agence d’attractivité de Toulouse Métropole prévoit la venue de « 13 000 touristes japonais durant la compétition ». En amont, elle invite de nombreux professionnels du tourisme, tour-opérateurs, journalistes du pays du Soleil-Levant à venir découvrir les principaux attraits de la destination.

Une démarche opportune vis-à-vis d’un pays qui représente « un marché à fort potentiel avec un intérêt marqué pour la France ». De façon globale, les destinations hôtes convient prescripteurs tourisme d’affaires et hosted buyers à venir découvrir leur offre en dehors des stades.

À Toulouse, Marseille ou Lille, des influenceurs étrangers sont également chargés de faire rayonner ces destinations auprès de leur communauté.

Si le Japon va générer un visitorat important, ce sont surtout les Britanniques qui viendront en nombre dans l’Hexagone.

« Un potentiel très fort et une question d’accessibilité » résume Brigitte Bloch qui avec Atout France a initié des démarches vis-à-vis de ce marché, « de nombreuses lignes low cost desservent Bordeaux depuis l’Angleterre et Dublin ».

L’Irlande qui fait d’ailleurs le bonheur d’Ala Socolovschi, directrice du Château Belmont à Tours, qui accueillera durant cinq semaines l’équipe nationale irlandaise.

« Nous en sommes très fiers et très heureux. L’emplacement stratégique de notre établissement - à seulement 10 minutes de l’aéroport de Tours, lequel est desservi notamment par Ryanair - et son cadre de vie exceptionnel, ont su faire la différence » déclare-t-elle.

Et de mettre avant « le grand parc verdoyant de 2,5 hectares et le spa propice à la récupération des athlètes ».

Sur les 600 000 visiteurs attendus, « environ 50% viendront du Royaume-Uni et de l’Irlande. C’est un marché qui a connu beaucoup de fragilités ces dernières années et qu’il faut donc soigner, » estime Sophie Mandrillon, directrice marketing et partenariats d’Atout France.

Fort heureusement la clientèle britannique est de retour dans l’Hexagone. « Nous l’avons vu dans les stations de sports d’hiver. La Coupe du Monde de rugby constitue une nouvelle occasion de les séduire » affirme la responsable.

« Lisser la fréquentation sur l’ensemble de l’année »

Cet évènement qui se déroule à l’automne est également une opportunité de lisser la fréquentation sur l’ensemble de l’année.

« Cela rentre effectivement dans notre objectif d’une meilleure diffusion des flux dans le temps » confirme Sophie Mandrillon. D’autant plus que cette Coupe du Monde de rugby sera le premier évènement festif international après la crise Covid.

Qu’il s’agisse de se déplacer, de se loger, de se restaurer ou de faire du tourisme, il donnera lieu à de grands moments de consommation.

Selon une étude du cabinet de conseil et d’audit Deloitte réalisée pour la Fédération française de rugby, l'impact économique total de la coupe du monde de rugby 2023 pourrait s'élever à 2,4 milliards d'euros, dont 916 millions d’euros d’impact visiteurs.

Afin d’informer ces consommateurs, le Centre Européen des Consommateurs France (CEC) et la DGCCRF ont lancé une Foire aux Questions (FAQ).

Disponible en français et en anglais, elle répond aux principales questions (achat de billets, hébergement, séjours à forfait, voyages en avion ou les frais d’utilisation d’un téléphone portable) que les visiteurs étrangers peuvent se poser et leur rappelle leurs droits en France.

« La Coupe du monde de rugby et l’an prochain les Jeux olympiques et paralympiques, doivent être de grands moments de fête pour des millions de visiteurs qui découvriront notre pays ou y reviendront.

C’est l’occasion de ré-affirmer au niveau mondial notre sens de l’accueil
» fait savoir Olivia Grégoire, Ministre déléguée chargée des petites et moyennes entreprises, du commerce, de l’artisanat et du tourisme.

Valoriser une France dynamique et sportive

À l’ensemble des porteurs de billets, Atout France via des Newsletters ciblées réalisées en partenariat avec France 2023 leur suggère des idées de parcours pour les inciter à visiter la France.

« Nous avons 69 000 contacts détenteurs de billets. Le taux d’ouverture de la News est de 69%. Cela démontre l’intérêt de cette initiative » déclare Sophie Mandrillon. Après, souligne Brigitte Bloch, « selon les données générales propres aux grands évènements sportifs, on considère que pour une personne présente au stade, deux autres sont à l’extérieur de l’enceinte. Il faut donc également que l’on s’occupe d’elles ».

À Bordeaux comme dans les autres villes, des comptoirs d’information seront chargés de les renseigner et les orienter vers les principaux points d’attraits touristiques.

« Après le succès de l’Euro 2016 ou la Ryder Cup 2018, nous avons démontré notre capacité à accueillir de grands évènements. Nous pouvons nous appuyer sur ce savoir-faire » ajoute la responsable marketing.

Pilotées et coordonnées par Atout France, les différentes actions de promotion mises en place par les villes hôtes visent à valoriser une France dynamique et sportive.

Elles invitent les supporteurs à profiter de l’événement pour prolonger leur séjour en France et explorer ses destinations. « C’est exactement notre ambition et le message que nous souhaitons faire passer. À travers cette Coupe du Monde, nous disons aux Australiens, aux Japonais et à tous les autres qu’ils vont vivre une expérience unique.

S’ils viennent pour une semaine ou dix jours, qu’ils fassent le pas pour sortir des stades et qu’ils en profitent pour découvrir la France
» conclut Julie Gavrel.

David Savary Publié par David Savary Journaliste TourMaG.com
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