Valérie Boned a présenté les chantiers menés par les Entreprises du Voyage sur le volet des salaires, de l'intéressement et de la participation - Photo DR
Recrutement, turn-over, attractivité... les ressources humaines dans le secteur du tourisme sont dans l'œil du cyclone.
La pénurie de main-d'œuvre frappe de nombreuses professions. Près de 300 000 postes seraient encore vacants dans l'hôtellerie-restauration... Et chez les opérateurs de voyages et de séjours, quel est le constat ?
Entre les licenciements et les départs liés à la pandémie de covid-19, la profession a perdu bon nombre de collaborateurs.
Il est bien sûr très compliqué d'obtenir des chiffres exacts. Mais selon les estimations des Entreprises du Voyage, "au moins 20% de la masse salariale est partie en 2 ans" annonce Valérie Boned, Secrétaire générale du syndicat dans le cadre du dernier Atelier IFTM organisé le 13 juillet 2022.
"Ce que nous constatons également", poursuit-elle, "c'est que ce n'est pas forcément ceux qui étaient les plus compétents qui sont restés, même si bien sûr de très bons collaborateurs n'ont pas quitté le secteur. Mais nous avons vraiment des compétences qui sont sorties."
Une situation qui intervient alors même que l'industrie a retrouvé de hauts niveaux d'activité avec le risque d'un essoufflement des équipes en place.
"Nous sentons qu'il y a une fragilité ou en tous cas, un doute de la part de ceux qui sont encore en poste, sur leur capacité à faire face, notamment avec la reprise d'activité très forte", précise Valérie Boned.
La pénurie de main-d'œuvre frappe de nombreuses professions. Près de 300 000 postes seraient encore vacants dans l'hôtellerie-restauration... Et chez les opérateurs de voyages et de séjours, quel est le constat ?
Entre les licenciements et les départs liés à la pandémie de covid-19, la profession a perdu bon nombre de collaborateurs.
Il est bien sûr très compliqué d'obtenir des chiffres exacts. Mais selon les estimations des Entreprises du Voyage, "au moins 20% de la masse salariale est partie en 2 ans" annonce Valérie Boned, Secrétaire générale du syndicat dans le cadre du dernier Atelier IFTM organisé le 13 juillet 2022.
"Ce que nous constatons également", poursuit-elle, "c'est que ce n'est pas forcément ceux qui étaient les plus compétents qui sont restés, même si bien sûr de très bons collaborateurs n'ont pas quitté le secteur. Mais nous avons vraiment des compétences qui sont sorties."
Une situation qui intervient alors même que l'industrie a retrouvé de hauts niveaux d'activité avec le risque d'un essoufflement des équipes en place.
"Nous sentons qu'il y a une fragilité ou en tous cas, un doute de la part de ceux qui sont encore en poste, sur leur capacité à faire face, notamment avec la reprise d'activité très forte", précise Valérie Boned.
NĂ©gociations ouvertes le 28 juin sur les salaires minimums
"Quand j’entends parler de pénurie de personnel, ça me fait rire. Il faut payer les gens à leur juste valeur !", lançait dans nos colonnes Nacer Bouguerra, consultant qui a travaillé pour plusieurs tour-opérateurs au cours de sa carrière.
Effectivement le salaire reste un levier puissant. Sur ce sujet, Valérie Boned reconnaît que la branche "n'est absolument plus attractive avec les deux premiers groupes d'entrée de la convention collective qui sont passés en dessous du SMIC.
Nous avons réévalué la grille au 1er janvier 2022, mais depuis le SMIC a augmenté 3 fois en un an. Les premiers niveaux sont repassés en dessous.
Le salaire reste un élément essentiel de la politique salariale. La rémunération est un enjeu très important de l'attractivité et nous en sommes conscients."
Effectivement le salaire reste un levier puissant. Sur ce sujet, Valérie Boned reconnaît que la branche "n'est absolument plus attractive avec les deux premiers groupes d'entrée de la convention collective qui sont passés en dessous du SMIC.
Nous avons réévalué la grille au 1er janvier 2022, mais depuis le SMIC a augmenté 3 fois en un an. Les premiers niveaux sont repassés en dessous.
Le salaire reste un élément essentiel de la politique salariale. La rémunération est un enjeu très important de l'attractivité et nous en sommes conscients."
"Nous avons un niveau d'entrée à Bac+2 ou Bac+3 avec des salaires assez bas en termes de minima"
Les Entreprises du Voyage ont ainsi ouvert le 28 juin 2022, avec les partenaires sociaux, les négociations sur les salaires minimums de la branche. Une négociation qui aura également un impact sur la prime d'ancienneté calculée sur ces minima.
"Nous espérons aboutir début septembre sur vraiment un "plus" en terme de message et en terme de rémunérations qui soient acceptables pour les entreprises", explique Valérie Boned.
"Les rémunérations ne doivent plus être perçues comme des repoussoirs. C'est actuellement un peu le cas, surtout quand nous voyons le niveau de compétences.
Dans notre profession par rapport à l'hôtellerie-restauration, nous avons un niveau d'entrée à Bac+2 ou Bac+3 avec des salaires assez bas en termes de minimas," poursuit Valérie Boned qui souligne au passage que les problématiques liées aux rémunérations interrogent aussi le modèle économique des agences.
"Ce n'est pas pour le plaisir que les collaborateurs sont mal payés. Il ne faut pas oublier que certaines entreprises ont des marges faibles avec aussi le remboursement des PGE qui se profile...
L'entrepreneur doit aussi se questionner sur son modèle et les chaînes de valeurs les plus intéressantes à développer."
"Nous espérons aboutir début septembre sur vraiment un "plus" en terme de message et en terme de rémunérations qui soient acceptables pour les entreprises", explique Valérie Boned.
"Les rémunérations ne doivent plus être perçues comme des repoussoirs. C'est actuellement un peu le cas, surtout quand nous voyons le niveau de compétences.
Dans notre profession par rapport à l'hôtellerie-restauration, nous avons un niveau d'entrée à Bac+2 ou Bac+3 avec des salaires assez bas en termes de minimas," poursuit Valérie Boned qui souligne au passage que les problématiques liées aux rémunérations interrogent aussi le modèle économique des agences.
"Ce n'est pas pour le plaisir que les collaborateurs sont mal payés. Il ne faut pas oublier que certaines entreprises ont des marges faibles avec aussi le remboursement des PGE qui se profile...
L'entrepreneur doit aussi se questionner sur son modèle et les chaînes de valeurs les plus intéressantes à développer."
Valérie Boned : "Nous travaillons sur un paquet de leviers"
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Si la rémunération est un axe essentiel, d'autres leviers doivent être actionnés pour apporter de la "valeur ajoutée aux collaborateurs".
Dans ce cadre, les Entreprises du Voyage ont également ouvert au niveau de la branche des chantiers de négociations sur l'intéressement, la participation, les conditions de travail (la qualité de vie au travail, le télétravail...) et l'égalité hommes - femmes.
"Nous travaillons sur un paquet de leviers", résume Valérie Boned. Avec l'intéressement ou la participation, les pistes étudiées permettront aux salariés d'être "partie prenante de la rémunération finale et quelque part d'être intéressés à la vie de l'entreprise, à son évolution et à son rendement".
Ces dispositifs - qui demandent des accords - existent déjà dans certaines entreprises, notamment les plus grandes.
Un accord au niveau de la branche sur ces sujets permettra aussi aux petites entreprises - 90% des entreprises du secteur ont moins de 10 salariés - de "déployer beaucoup plus facilement ces dispositifs un peu sophistiqués comme nous l'avons fait avec l'APDL et un document unique. L'intéressement et la participation sont vraiment deux axes très importants".
Enfin, à côté de l'intéressement ou de la participation, les entreprises peuvent également travailler sur la part variable et la manière dont on intéresse le salarié sur le chiffre qu'il a réalisé.
Dans ce cadre, les Entreprises du Voyage ont également ouvert au niveau de la branche des chantiers de négociations sur l'intéressement, la participation, les conditions de travail (la qualité de vie au travail, le télétravail...) et l'égalité hommes - femmes.
"Nous travaillons sur un paquet de leviers", résume Valérie Boned. Avec l'intéressement ou la participation, les pistes étudiées permettront aux salariés d'être "partie prenante de la rémunération finale et quelque part d'être intéressés à la vie de l'entreprise, à son évolution et à son rendement".
Ces dispositifs - qui demandent des accords - existent déjà dans certaines entreprises, notamment les plus grandes.
Un accord au niveau de la branche sur ces sujets permettra aussi aux petites entreprises - 90% des entreprises du secteur ont moins de 10 salariés - de "déployer beaucoup plus facilement ces dispositifs un peu sophistiqués comme nous l'avons fait avec l'APDL et un document unique. L'intéressement et la participation sont vraiment deux axes très importants".
Enfin, à côté de l'intéressement ou de la participation, les entreprises peuvent également travailler sur la part variable et la manière dont on intéresse le salarié sur le chiffre qu'il a réalisé.